L’entrepreneuriat au féminin

Le projet EntrepreneurEs, visant à mettre la lumière sur l’entrepreneuriat féminin, a annoncé la tenue de sa deuxième édition, le 6 décembre, à la microbrasserie Délires et Délices.

Fort du succès de la première édition et déterminé à créer une tradition dans le milieu des affaires du Bassin de Chambly en mettant de l’avant dix femmes d’affaires, le comité organisateur du projet EntrepreneurEs a ouvert du même coup sa période de mises en candidature.

Le projet EntrepreneurEs est une initiative de l’homme d’affaires Gilles Sigouin, secondé par la Chambre de commerce et d’industrie du Bassin de Chambly et l’organisme Ainsi soit-elle Centre de femmes, organisme sans but lucratif qui offre différents services aux femmes de la région du Bassin de Chambly.

« L’idée d’un tel projet m’est venue pendant la vague du mouvement #metoo. Il m’apparaissait important de diffuser des nouvelles positives, de montrer les femmes dans une position de leadership », relate Gilles Sigouin, créateur du projet, qui ajoute que la date choisie afin de lancer l’événement, soit la journée de la 30e année de la tragédie de la Polytechnique, n’est pas le fruit du hasard.

Comité de sélection

Un comité de sélection formé notamment d’anciennes candidates et d’autres gens d’affaires aura la tâche de choisir dix entrepreneures qui feront l’objet d’une entrevue vidéo et qui seront photographiées pour constituer une exposition itinérante des lauréates.

Ainsi soit-elle

Le projet s’autofinance grâce à son plan de partenariat et par la vente de billets de son gala. Les profits sont intégralement remis à Ainsi soit-elle Centre de femmes.

« Au-delà de la reconnaissance des entrepreneures, ce sont les liens humains qui se tissent entre les femmes, l’entraide, la solidarité et la fraternité qu’il faut retenir. » – Josée Daigle

Le Centre de femmes Ainsi soit-elle s’était vu remettre un montant de 5 500 $, issu de la première cuvée de l’initiative. Brassée en l’honneur de cette maison d’entraide féminine, la bière Ainsi soit-elle a également permis à Annick Cormier, du Délires et Délices, d’amasser de l’argent qu’elle a remis au centre. Impliquée au sein du comité, Josée Daigle, directrice du centre, a pris la parole :

« Je suis émotive en ce jour soulignant les 30 ans de la Polytechnique. Pour la première fois cette année, cette journée a été nommée comme un attentat antiféministe, non pas comme une tuerie. Le bien des femmes, c’est une mission de vie, ça coule dans mes veines. C’est une journée difficile pour moi; nous en portons toutes le deuil et ça a changé notre vie », exprime à cœur ouvert la directrice.

« Le Centre de femmes est honoré de collaborer à ce projet. Au-delà de la reconnaissance des entrepreneures, ce sont les liens humains qui se tissent entre les femmes, l’entraide, la solidarité et la fraternité qu’il faut retenir », complète Josée Daigle.

La place des femmes entrepreneures

Lauréate de la première édition, Sandrine Milante, présidente d’Ecolopharm à Chambly, fait maintenant partie du comité de sélection.

« Comme le démontrent les chiffres, la place de la femme dans l’univers entrepreneurial est encore à faire. C’est complexe en raison de certains moules qu’impose la société. En ce qui trait à la conciliation travail-famille, les attentes subsistent à ce que les femmes soient plus disponibles à la maison. Il y a, encore à ce jour, des regards, des jugements à démolir », dépeint la femme d’affaires.

Alexandra Labbé

Présente lors de la première année, la mairesse Alexandra Labbé est fière de ce déploiement chamblyen.

« Je tiens à remercier les instigateurs de cette idée et le fait que ça parte d’un homme est très intéressant. La Ville est honorée de s’associer à ce projet essentiel à la communauté. Sur un volet plus personnel, ce qui m’épate de cette aventure, c’est la diversité. Ce n’est pas qu’un patron, qu’une seule façon de faire. Voir ces différents portraits réussir chacun à sa façon donne envie de croire que c’est accessible à toutes », souligne la mairesse.

École secondaire de Chambly

Se voulant porteur, le projet scintillera une fois de plus auprès des étudiants de l’école secondaire de Chambly afin de stimuler la fibre entrepreneuriale des jeunes filles.

« Nous souhaitons montrer ces femmes comme étant des modèles pour les jeunes filles qui devront décider de leur avenir à leur tour », dit Gilles Sigouin, enthousiaste quant aux souvenirs des séances de la première année. La population est invitée à soumettre, jusqu’au 10 janvier, la candidature d’une entrepreneure qui œuvre ou habite dans la région du Bassin de Chambly et dont l’entreprise a un apport économique ou social significatif pour la région.

Le projet culminera le 27 mars, soir du gala honorifique se déroulant à la FADOQ de Chambly.