Le transport, un enjeu de taille

Le Réseau électrique métropolitain (REM) a reçu l’adhésion générale de la population, principalement en raison de ses effets positifs sur la réduction des gaz à effet de serre et sur la congestion routière. Par contre, plusieurs enjeux resteront les mêmes pour les citoyens de la circonscription de Chambly.
Comme récemment annoncé, un gouvernement Legault prolongerait de Brossard jusqu’à Chambly le Réseau express métropolitain (REM) s’il était élu. Le coût du Réseau est actuellement évalué à 7 milliards de dollars pour 67 km. Il serait augmenté par la CAQ de 4 milliards de dollars pour effectuer ce prolongement vers Chambly d’environ 22 km. Ce prolongement se ferait dans le cadre du Programme québécois des infrastructures de 10 milliards, d’ici 2030. La mise en service du REM est prévue pour l’été 2021.
L’amélioration de la qualité de vie des résidants, la diminution de la circulation, les atouts environnementaux et la croissance économique sont les points positifs que retiennent la majorité des experts concernant l’arrivée de ce service. Mais est-ce que les citoyens peuvent s’attendre à arriver au centre-ville de Montréal plus rapidement qu’avant l’arrivée du REM ? Selon les études réalisées, la réponse est non, pas avant le prolongement du moins.

Se rendre de Chambly à Montréal en 2021

Avec le REM, les résidants des banlieues près des autoroutes 10 et 30 qui se dirigent vers le centre-ville gagneront environ 10 minutes par rapport au temps du trajet en autobus présentement, selon les documents de la Caisse de dépôt et placement du Québec, qui est responsable du projet. Pour évaluer les gains potentiels, il faut compter le temps additionnel pour se rendre aux stations REM avant de monter dans le train.
Plus de 22 000 personnes traversent le pont Champlain chaque matin vers le terminus de la gare centrale à Montréal. Les riverains qui font directement le trajet en autobus de leur municipalité à Montréal, comme les citoyens de Chambly, Carignan, Richelieu et Saint-Mathias-sur-Richelieu, auront une correspondance à effectuer. Ils devront descendre de l’autobus pour se rendre au REM pour ensuite traverser le nouveau pont Champlain jusqu’à la gare.
Selon une étude de la firme AECOM réalisée en 2013, dans le cadre du projet de système de train léger sur rail (SLR), 75 % des usagers auraient au moins une correspondance de plus. À Saint-Jean-sur-Richelieu, par exemple, il n’y aura aucun gain de temps. Dans la circonscription de Chambly, on est en droit de s’attendre au même délai.

Problème de congestion sur la 112

Considéré comme un irritant majeur par les citoyens qui doivent se rendent à leur domicile, la route 112 demeure le seul point d’ancrage pour les résidants du district de Chambly. À la suite du dépôt d’une pétition à l’Assemblée nationale en septembre dernier par le député de Chambly, Jean-François Roberge, le ministère des Transports avait commandé une étude d’opportunité sur l’élargissement de la route 112. L’étude concluait elle-même à l’urgence de procéder à un élargissement, mettant en garde contre une multiplication des accidents dans les prochaines années ainsi qu’une congestion généralisée du tronçon de route.
Depuis ce temps, aucune résolution et aucun projet n’a été mis de l’avant. L’ajout d’une troisième voie n’est toujours pas envisagé par le ministère des Transport. Les citoyens mettent parfois jusqu’à 20 minutes pour parcourir 4 km entre l’arrondissement Saint-Hubert et Chambly aux heures de pointe.
En considérant les nombreux développements résidentiels en cours et planifiés dans le secteur de la 112, le réseau routier subira une pression de plus en plus lourde dans les années à venir. Les villes de Carignan, Chambly et Marieville se retrouvent d’ailleurs parmi les villes qui ont connu les hausses de population les plus importantes dans les dernières années.