Le transport scolaire refusé à sa fille
Valérie Vincelette multiplie les démarches depuis septembre pour que sa fille, en 6e année, puisse bénéficier du transport scolaire pour se rendre à son école, qui est à plus de trois kilomètres de sa maison.
Chaque année depuis que sa fille est en 3e année, la Chamblyenne doit faire ses démarches. Cette bataille fait suite à son choix de transférer son enfant d’établissement à partir de sa 2e année, puisque l’école de quartier était en surpopulation.
« J’ai fait ce choix pour désengorger l’école. On me garantissait une place et une stabilité pour mon enfant. Avoir su que c’était aussi compliqué chaque fois, je l’aurais laissée à son école et j’aurais laissé le plaisir de se battre à un autre parent », lance Mme Vincelette.
Lors des autres années, après en avoir fait la demande, sa fille a obtenu le transport scolaire. Cette année, on lui refuse catégoriquement. La mère doit donc assurer le transport de son enfant matin et soir. Parfois, sa fille est contrainte de prendre un taxi. Comme la distance est de plus de trois kilomètres, elle ne veut pas la laisser marcher seule. Un trajet de 40 minutes à pied, selon Google Maps.
Mme Vincelette ne voulait pas que son enfant change d’école chaque année. Elle souhaitait une stabilité et croyait qu’en acceptant le transfert lors de sa 2e année, ce serait possible. « En bout de ligne, c’est ma fille qui est pénalisée dans tout ça », conclut la mère.
« En bout de ligne, c’est ma fille qui est pénalisée dans tout ça. » – Valérie Vincelette
Plan de répartition
La problématique vient du fait que la commission scolaire des Patriotes (CSP) a procédé à un plan de répartition au cours du cheminement scolaire de la fillette. Cela a eu pour conséquences que son école d’attribution revenait celle du quartier et que le transfert ne tenait donc plus. La décision de la mère de laisser son enfant dans son école a été considérée comme un « choix-école ». Dans ce cas, la commission scolaire n’assure pas le transport.
Marie-Christine Blais, porte-parole de la CSP, indique que les parents qui font un choix-école ne sont pas éligibles au transport scolaire. Lors d’un transfert en raison de surpopulation, le transport est assuré. « C’est une façon d’accommoder les familles », dit-elle.
Elle poursuit en indiquant que « le plan de répartition a changé la donne, sinon, elle aurait eu droit au transport. Ce plan remet le compteur à zéro ». Mme Blais précise qu’un tel plan est fait occasionnellement parce que ça implique le déplacement de plusieurs élèves. Cette fois-ci, il a été refait en raison de l’ouverture d’une nouvelle école.
Cependant, lorsque c’est possible, qu’un trajet passe près de la résidence et qu’il y a de la place, le transport est offert. La CSP reçoit environ 2000 demandes de ce genre et ne peut en accommoder que la moitié.
Dans ce cas-ci, aucun trajet ne passe à proximité de la résidence de la fillette. « Il faudrait ajouter un arrêt et allonger le trajet de tous les élèves, mentionne Mme Blais. On aurait aimé lui offrir une place, mais ce n’est pas possible. »