Le tireur Daniel Massé souffrait-il d’un trouble de personnalité?

ANALYSE. Daniel Massé, l’homme qui a fait feu sur trois individus le 8 juillet à Marieville avant de se suicider souffrait probablement d’un trouble de personnalité, selon Normand Aubertin, un psychologue retraité du Service correctionnel du Canada.

C’est en se basant sur la description qui a été faite du tireur que M. Aubertin en est venu à établir cette hypothèse. À son avis, celle du trouble de la personnalité est la plus probable puisqu’un de ses voisins, interrogé par le Journal de Chambly, a affirmé qu’il pouvait «passer des années sans le voir».

Le psychologue considère que cette information signifie que M. Massé était une personne isolée et qui pouvait donc s’avérer schizoïde, un trouble caractérisé par un manque d’intérêt pour les relations sociales.

«Les personnes qui ne sont pas intéressées à entrer en contact avec le monde sont plus sujettes au débordement. Elles ont un trop-plein et elles laissent cour à leur rage», explique le psychologue.

Le fait que le tireur se soit enlevé la vie après avoir commis son crime résulterait d’une insatisfaction. «Une telle personne pense que son acte va lui apporter du soulagement, mais puisqu’elle se sent toujours aussi désespérée, elle se suicide», avance l’expert.

 Problèmes de santé mentale?

À savoir si le tireur souffrait de problèmes de santé mentale, M. Aubertin écarte cette hypothèse puisqu’ils sont moins fréquemment reliés au suicide. Les personnes qui en ont  sont confrontées à des hallucinations ou à des scénarios paranoïaques, c’est-à-dire une interprétation faussée de la réalité,  et ceux-ci durent relativement longtemps.

«Habituellement, il faut plus de temps que dans ce cas-ci pour que la crise se résorbe et que la culpabilité mène au suicide», déclare le psychologue.