Le Salon de quilles de Chambly pourrait fermer ses portes dès septembre

Le Salon de quilles de Chambly, en action depuis 64 ans dans la ville, pourrait en être à ses dernières boules lancées. Il est possible que l’établissement cesse ses activités dès la fin du mois d’août.

Le prix de location deviendra trop élevé pour ce que peut se permettre Bernard Patenaude, administrateur du salon depuis près de 35 ans. Ce sont les propriétaires de la salle d’entraînement l’Epic Gym, voisin d’en dessous du salon de quilles, qui possèdent l’immeuble. Ils ont racheté le bâtiment en septembre dernier.

Ariel Picard, l’un des propriétaires de la salle d’entraînement, mentionne que le coût du bail n’a pas été augmenté depuis plus de trois décennies. Il parle de « moderniser le tarif » au coût actuel de la vie. Il avait proposé une augmentation progressive de 100 % du coût actuel, échelonnée sur quatre années. Bien que Bernard Patenaude concède que l’augmentation est justifiée, il tirera sa révérence le 31 août. « Moi, je lâche parce que je suis tanné. C’est sûr que quand je vais mettre la clé dans la porte, ça va être dur », admet l’homme de 68 ans. 

Propositions de location

Éric Hénault joue au Salon de quilles de Chambly. Il avait établi un plan de location du local actuel qu’il a présenté aux propriétaires de l’immeuble. Son plan a été refusé. « C’est dommage, mais je peux comprendre que la direction que prennent les locateurs n’aille pas nécessairement dans mon sens », dit-il, bon joueur.

» C’est sûr que quand je vais mettre la clé dans la porte, ça va être dur. »  – Bernard Patenaude

Éric Hénault renchérit. « Ma tristesse, c’est de voir des femmes et des hommes âgés de 60 à 92 ans en larmes, car ils ne pourront plus faire leur sortie hebdomadaire à coté de leur domicile avec leurs amis. » Il déplore le fait que les joueurs « devront faire des kilomètres » pour continuer à être actifs et pratiquer ce loisir. « Leur social en prend un coup. Apercevoir les gens, les yeux pleins d’eau, me demander ce que je peux faire et savoir que la réponse est » rien » m’a brisé le cœur », ajoute M. Hénault.

Se profile présentement Stéphane Brunelle, un citoyen de Marieville ayant grandi à Chambly. Il a fréquenté le salon de quilles dès l’âge de trois ans. L’homme est en train d’éplucher les états financiers transmis par M. Patenaude. « C’est un peu un rêve de rouler un bowling. Il y a tellement de bowlings qui tombent. Je trouve ça plate qu’il y en ait un autre », explique M. Brunelle. Il amasse les données afin d’évaluer s’il pourra présenter une offre, à son tour, aux propriétaires.

Jouer ailleurs

Avec la fin du Salon de quilles de Chambly, ce sont sept ligues, pour environ 320 joueurs, qui se retrouveraient à la rue. Les autres options se font rares pour les quilleurs locaux. À Marieville, les six allées sont presque déjà toutes comblées par des ligues. « C’est sûr que les joueurs ici veulent que ça continue. Ils ne seraient pas contents que ça ferme. Ils sont désappointés », affirme Bernard Patenaude.