Le projet Super-héros des mots! de l’école Jacques-De Chambly

Suzanne Carreau, enseignante à l’école primaire Jacques-De Chambly, a reçu un prix de la Fondation Desjardins le 29 février. Elle obtient ainsi 3000 $ pour favoriser l’apprentissage du français à ses élèves en correspondant avec d’autres classes au Québec, avec d’autres provinces et d’autres pays. 

L’école Jacques-De Chambly a présenté son projet Super-héros des mots! à la Fondation Desjardins et a été sélectionnée pour recevoir une aide de 3000 $. « Cet argent nous permettra d’acheter des livres de référence, comme des dictionnaires, afin de permettre aux élèves de les utiliser. Les dictionnaires que nous avons en ce moment datent des années 2000. Les livres de référence coûtent cher », explique au journal Suzanne Carreau, enseignante en quatrième année du primaire à l’école Jacques-De Chambly. 

Le projet

Cela fait cinq ans que Mme Carreau propose à sa classe des projets d’écriture qui sortent de l’ordinaire. Cette année, elle s’est associée au programme Correspondance scolaire, un outil pédagogique proposant un jumelage de classes primaires aux élèves québécois et canadiens francophones. Ce dispositif de jumelage s’adresse aux enseignants des réseaux d’enseignement publics. « Cette année, nous allons correspondre avec une classe de Nouvelle-Écosse. Cela facilite l’apprentissage de l’écriture de manière submersive. Les élèves aiment ces ateliers d’écriture par correspondance.

Il y a eu des amitiés qui se sont créées. C’est toujours un souhait pour moi que l’élève poursuive cette correspondance lorsqu’il finit l’année scolaire. Le projet Super-héros des mots! contribue à former des jeunes ouverts sur le monde, responsables et respectueux. », d’indiquer Mme Carreau.

Il y a deux ans, c’est une expérience de correspondance avec une classe française que l’enseignante a mis en place. Échange postal, visioconférences, partage culturel. « Avec ce genre d’initiative, l’enfant sera amené à écrire plus, et donc à être confronté à plusieurs situations à surmonter. Ce genre d’initiative pour l’apprentissage de la lecture est une réussite », souligne fièrement celle qui enseigne depuis 30 ans. 

Témoignages

À 9, 10 ans, utiliser un dictionnaire papier comme livre de référence n’est pas encore chose du passé, mais utiliser du papier pour entamer une correspondance écrite, pour beaucoup, c’est une découverte. « À cet âge-là, les élèves n’utilisent pas vraiment le courrier papier. Ils sont surpris de voir que cela marche. Ils ne savent pas ce qu’est un timbre. Pour plusieurs, cela est devenu un objet de collection. »

Henri St-Germain, 10 ans « J’aime beaucoup faire le projet de correspondance, car on parle avec des personnes qui sont ailleurs, qui vivent ailleurs, qui ont une culture différente de la nôtre. En plus, elles sont intéressées à nous, bien que nous soyons des inconnus. Ce sont aussi des jeunes comme nous et c’est vraiment cool! Mon correspondant pour cette année habite en Nouvelle-Écosse. »

Emma Hovington, 9 ans « J’aime la correspondance parce qu’on peut connaître d’autres personnes. On peut connaître aussi la température qu’il fait dans leur ville. J’aimerais bien poursuivre ma correspondance, même après ma 4e année, et pouvoir rencontrer mon correspondant. »

Chloé et Annabelle Daigle, 11 ans « Ce que nous avons aimé du projet de correspondance, c’est de connaître de nouvelles personnes et d’apprendre des choses à propos d’elles. Nous avons aimé lire les lettres que nous recevions. Nous avons remarqué que les élèves avec lesquels nous avons fait la correspondance apprenaient le français et que cette langue était difficile à apprendre pour eux. Ils habitent en Ontario. Nous avons aussi aimé apprendre que nos correspondantes avaient parfois les mêmes goûts pour les personnages, les activités, etc. Lorsque nous écrivions nos lettres, nous trouvions cela assez facile, parce que nous répondions à une lettre et nous écrivions à partir de nous. Ce que nous aimons. »

Daphné Chabot, 11 ans « J’ai aimé la correspondance parce que cela nous a permis de nous faire de nouveaux amis. Nous avons même fait des appels en visioconférence pour se voir. Quand je recevais ma lettre, j’avais envie de la lire. » 

Chloé Lacelle, 11 ans « J’ai aimé le projet de correspondance. Cela nous permettait de savoir comment c’était différent, la vie en France. Nous avons pu voir, sur l’application Google Maps, que l’école de la France, le bâtiment était un peu différent du nôtre. C’était amusant, écrire, parce qu’on écrivait sur nous, on parlait de nos goûts, de nos aptitudes. »