Le Pôle culturel de Chambly a finalement coûté 24,5M$

La Ville de Chambly a rendu public aujourd’hui le rapport sur les dépenses concernant le Pôle culturel de Chambly. La construction de cet important bâtiment municipal a finalement coûté 24,5M$, dont 22M$ aux citoyens de Chambly.

Le rapport de 45 pages, rédigé par Daniel Desroches, retrace la chronologie du dossier qui s’est amorcé en 2005 avec le besoin d’avoir une nouvelle bibliothèque. On y retrouve également les dépenses  réelles engendrées pour la construction. Le rapport fait également état de déficiences qui nécessiteront d’autres investissements.

Le projet initialement présenté comprenait uniquement une bibliothèque et devait coûter 6M$. La Ville avait obtenu une subvention de 2,3M$ du ministère de la Culture. Il a par la suite évolué et en 2017 le projet était de 13M$. Il a finalement coûté près du double.

« Nous voulions savoir qui sont les responsables de cet écart si considérable. Mais il était primordiale de faire l’analyse des dépenses et de la gestion du chantier pour améliorer notre façon de faire. S’il est impossible de recommencer le projet du début, assurons-nous que nous en tirerons des leçons », a soutenu la mairesse, Alexandra Labbé, en lien avec les conclusions du rapport.

« Nous avons fait face a de nombreuses irrégularités. Nous avons voulu faire la lumière sur le déroulement de ce projet d’envergure », a-t-elle précisé. Elle a également mentionné s’être engagé à le faire.

Au tout début de son mandat à titre de mairesse, Mme Labbé et le conseil ont mandaté la firme Deloitte afin de réaliser un audit sur ce projet. Il en est ressorti 101 demandes de changements qui n’avaient pas été approuvées par le conseil. Ces modifications ont été adoptées rétroactivement par les élus.

« Ce qui surprend, c’est que le dossier n’a pas évolué selon les besoins, mais plutôt selon un échéancier irréaliste à l’aide d’une planification budgétaire inexistante. » – Alexandra Labbé

Paiement

Bien que le projet ait coûté le double que ce qui avait été initialement estimé, la Ville ne s’est pas endettée et n’est pas en difficulté financière. La construction de l’infrastructure a été payée à même les surplus de la Municipalité.

« On n’est pas en déficit. Mais on aurait pu mettre cet argent sur d’autres projets », affirme la mairesse.

« C’est un projet intergénérationnel, ajoute le directeur général adjoint, Jean-François Auclair. Au lieu d’être payé comptant, la dépense aurait pu être étalé dans le temps. »

Aucun plan

Mme Labbé souligne qu’à la lecture du rapport « ce qui surprend, c’est que le dossier n’a pas évolué selon les besoins, mais plutôt selon un échéancier irréaliste à l’aide d’une planification budgétaire inexistante ».

La vocation du projet a évolué avec l’ajout d’une salle de spectacle. L’emplacement a également changé en cours de route, dont trois sites ont été ciblés. Le seul élément qui est demeuré le même est  la superficie de la bibliothèque pour laquelle la Ville avait la subvention.

En 2017, après que le premier appel d’offres ait été rejeté, le conseil avait alors choisi de scinder en deux le contrat, soit un pour la fondation et l’autre pour l’infrastructure. Le rapport soulève que cette décision est celle qui « a eu le plus d’impact sur la prolongation des délais de construction et la hausse des coûts ».

Litiges

Le projet a également été marqué par deux litiges. L’un concerne la firme Macogep, qui assurait  la gestion du projet. En janvier 2019, l’entreprise a envoyé une lettre à la Ville pour des factures non payées. Elle demandait à l’être sans quoi elle cessera sa prestation de service. Ce qu’elle a fait en février 2019.

Le paiement des factures a finalement été approuvé par le conseil municipal en juillet 2019.  La Ville avait également demandé à Macogep de réintégrer ses fonctions.

La compagnie Trilogie, qui devait présenté un spectacle à l’été 2019, avait aussi poursuivi la Ville. Les représentations avaient été annulées parce que la salle n’était pas prête. Le rapport souligne que « cette aventure aura coûté 131 235$ à la Ville ». La compagnie de production avait poursuivit la Ville. Les deux parties avaient finalement conclu une entente à l’amiable.