« Le plus difficile, c’est de l’accepter »

PERSÉVÉRANCE. Pour entamer le sprint final avant les vacances estivales, les élèves de l’école de Salaberry à Chambly ont reçu la visite de l’humoriste chouchou des jeunes, Philippe Laprise, le 22 avril, pour une rencontre sur la persévérance.

Philippe Laprise a reçu un diagnostic de trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) à l’âge de 33 ans. Son parcours scolaire a été plus difficile que celui de ses camarades.

« J’ai doublé trois fois. J’ai terminé mon secondaire à l’âge de 20 ans et mon DEC à 25 ans. Aujourd’hui, je m’en suis bien sorti. Je suis content de pouvoir redonner aux jeunes. Quand je donne ce genre de conférence, j’insiste sur le fait que ça nécessite du travail. Je ne mens pas: ça va être difficile, mais c’est possible. Il faut oser et travailler pour y arriver », lance la coqueluche de la chaîne VRAK TV.

Compte tenu des difficultés auxquelles il a dû faire face au cours de son cheminement scolaire, le directeur de l’école, Éric Lemieux, croit que Philippe Laprise s’avère un bon exemple de réussite pour les jeunes.

Encadrement familial

Selon Philippe Laprise, les valeurs que lui ont inculquées ses parents ont forgé un encadrement très solide qui lui a permis de persévérer. « Quand j’ai été diagnostiqué, j’ai compris tout ce que ma mère avait fait pour moi. Le support des parents, c’est primordial », assure celui qui est également porte-parole pour l’association PANDA, qui regroupe les parents qui ont un enfant TDAH.

« Avant de faire de l’humour, je croyais que je ne cadrerais jamais dans la société. Peut-être que si j’avais eu tout l’encadrement qui existe aujourd’hui dans le monde scolaire, j’aurais terminé en même temps que tout le monde », pense-t-il.

Malgré tout, Philippe Laprise demeure optimiste et estime qu’il est possible d’apprivoiser cette condition. La preuve, selon lui, c’est qu’il arrive à fonctionner même s’il n’est pas médicamenté.

« Je me suis toujours dit que la pire chose qui pourrait m’arriver, ce serait de me dire "j’aurais dont dû". Au fond, je pratique le métier idéal pour avoir un TDAH. Le plus difficile, c’est seulement de l’accepter. »

Pour assister à cette conférence, le personnel de l’établissement scolaire a ciblé près de 200 jeunes de la 1re à la 6e année qui ont des défis à relever.

« On entre dans une période de l’année difficile pour les jeunes, commente le directeur de l’école. Ils ont de la fatigue accumulée, mais ils doivent faire preuve de persévérance puisque c’est une période cruciale de l’année, cette étape comptant pour beaucoup dans le bulletin. »

Après la conférence, les jeunes ont pu prendre une photo avec l’humoriste, qu’ils recevront au cours des prochains jours accompagnés de quelques mots d’encouragements de ce dernier.