Le Mois des Noirs

Février est le Mois de l’histoire des Noirs, célébrant les réalisations et les apports de Canadiens noirs. La communauté noire est peu visible à Chambly. Fodé Kerfalla Yansané, figure connue à Chambly, en fait partie.

Guinéen d’origine, Fodé Kerfalla Yansané est arrivé au Québec en 1995. Il était parmi les candidats à la course à la mairie en juin dernier. Il a été candidat pour le Parti vert dans la circonscription de Belœil–Chambly et il s’est présenté à l’élection en tant que conseiller dans le district 2 en 2013 et dans le district 3 en 2017. Il a même envisagé porter sa candidature à la présidence de la Guinée.

Il est établi avec celle qu’il qualifie de ‘’ Québécoise de souche ’’ et ensemble, ils ont une fille. Il a étudié en urbanisme et a travaillé pour le gouvernement. Il travaille actuellement dans la construction, domaine des fenêtres. Il est Chamblyen, comme beaucoup, à la différence qu’il se démarque par la couleur de se peau.

« Je n’entends pas vraiment de propos racistes, mais je peux toutefois dire qu’il y a encore beaucoup de travail à faire. L’ouverture n’est pas aussi grande qu’à Montréal en raison du fait qu’il y a beaucoup d’immigrants dans la métropole », avance M. Yansané.

Celui qui a reçu une formation en urbanisme au Québec garde un souvenir des dernières élections municipales.

« La sensibilisation doit venir des deux côtés : immigrants et ceux qui accueillent. » – Fodé Kerfalla Yansané

« Je ne veux pas généraliser, mais mon expérience sur les réseaux sociaux lors des élections était parfois décourageante. Il y a eu, à mon endroit, des propos qui dérogeaient du contexte politique et qui n’avaient aucun lien avec celui-ci. J’ai trouvé cela déplacé. Je pense que les gens ne sont pas encore habitués », exprime l’homme.

Guinéen optimiste

À travers son parcours, Fodé Kerfalla Yansané demeure optimiste.

« Je ne suis pas pessimiste. Je comprends qu’il n’est pas toujours facile d’éduquer les gens et derrière ma démarche politique, il y avait un aspect de sensibilisation », dit-il.

Racines présentes

Historiquement, le peuple afro-américain a été écorché.

« On ne peut pas oublier le passé, mais il ne faut pas non plus s’y attarder, surtout quand il est négatif. On ne l’ignore pas, mais il faut continuer d’avancer. La sensibilisation doit venir des deux côtés : immigrants et ceux qui accueillent. Chambly doit demeurer ouverte aux immigrants qui cherchent à s’impliquer afin de favoriser l’intégration », souligne l’Africain de naissance.