Le MCC demande la mise sous tutelle de la Ville de Chambly

Le Mouvement citoyen de Chambly (MCC) et les élus de Démocratie Chambly demandent à la ministre des Affaires municipales « une enquête publique élargie et une mise en tutelle de la Ville ».
Julie Daigneault, présidente du MCC, a affirmé lors d’un point de presse tenu au Complexe Isatis, que son groupe a « documenté 28 mises en demeure » envoyées à des citoyens par le maire Denis Lavoie, la Ville et l’administration. Le Journal n’a pas pu prendre connaissance de ces 28 documents. Mme Daigneault avait déjà indiqué qu’elle ne montrerait pas les mises en demeures pour préserver « l’anonymat à toutes les personnes qui nous ont contactés ». Cette dernière s’est cependant renseignée pour savoir s’il était possible que le Journal puisse voir ces documents.
« Nous avons reçu de nombreux autres témoignages de toutes sortes, qui allaient au-delà des mises en demeure, et parfois anonymes, parce que la peur règne à Chambly. Tous avaient un dénominateur commun : l’intimidation pour faire taire. »
La présidente évoque également des témoignages voulant que des employés « subissent du harcèlement, de l’intimidation, des congédiements injustes, des griefs qui perdurent ».
Démocratie Chambly s’est joint au MCC pour signer la lettre qui sera envoyée lundi prochain à la ministre. « C’est sans hésitation que nous acceptons de cosigner cette lettre », a annoncé la conseillère Alexandra Labbé.
Celle-ci dénonce « la situation d’apparence de conflits d’intérêts (…) entre un élu et une fonctionnaire. (…) Les citoyens sont en droit de s’attendre à ce qu’une réelle distance prévale entre les élus et l’administration ».

Tabler sur le « momentum »

Les deux entités mettront à la disposition de la population dans différents endroits publics de la ville le document de la lettre à signer. Celle-ci sera par la suite envoyée à la ministre, soit le lundi 17 décembre.
Questionnée à savoir pourquoi le MCC n’attend pas les conclusions de la Commission municipale, Mme Daigneault dit que « l’enquête (est) sur la déontologie; pendant qu’il y a enquête, on demande la tutelle pour que ce soit bien mené ».
Rappelons que depuis le 1er janvier 2005, neuf municipalités ont été mises sous la tutelle du gouvernement.
Environ 140 membres font partie du MCC. Un tel chiffre est-il représentatif de la population?, a demandé le Journal de Chambly. Sa réponse : « Ce n’est pas une question de représenter les citoyens; on est un mouvement de citoyens, une voix citoyenne. On se doit d’être à l’écoute des citoyens. On essaie de représenter la majorité car c’est le principe de base d’un mouvement de citoyens; on n’a pas de projets à faire passer ».
Le choix d’étaler la période de signatures sur six jours est justifié par le fait de vouloir « profiter du momentum et de faire ça de façon rapide sans étirer la demande. On a déployé nos gens. Ce n’est pas une pétition ».

Mouvement politique ou mouvement citoyen?

Rappelons que l’administration du maire Denis Lavoie reproche souvent au MCC et à Démocratie Chambly d’être une seule entité qui n’aurait pas digéré la défaite lors de la dernière élection.
Alors, jusqu’à quel point ce mouvement citoyen est-il lié à la formation politique pour constituer une opposition? « Il faut garder en tête, rétorque Mme Labbé, que toute la démarche qu’on lance aujourd’hui, c’est littéralement une demande pour une ouverture d’enquête. La décision, ça appartient à la ministre. Elle ouvrirait une enquête sur Chambly et non contre le maire. C’est quelque chose de facile de dire l’opposition s’oppose. Je suis dans l’opposition car on a moins de sièges. Je ne vote pas systématiquement contre toutes les décisions; je dépose des résolutions par rapport à des demandes de citoyens, par rapport à des projets que je veux mettre en avant. »
La conseillère ajoute qu’elle sera active pour amener les gens à signer la lettre. « La politique, c’est quand on représente les citoyens et qu’on leur donne aussi les moyens de leurs ambitions. J’entends que les gens sont inquiets. Ce qui se passe à l’hôtel de ville ne nous rassure pas. »
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