Immobilier : le marché sera-t-il toujours séduisant?

Le marché immobilier de la revente dans la région de Chambly est demeuré attrayant en 2018, même si le nombre d’inscriptions de résidences a enregistré une baisse assez significative.
Selon la Chambre immobilière du Grand Montréal, qui se base sur des données de Centris, les ventes dans les secteurs de Chambly, Carignan, Richelieu et Saint-Masthias-sur-Richelieu, toutes résidences confondues, ont augmenté de 13 %. En comparaison, la Rive-Sud affiche 11 % et la région métropolitaine de Montréal (RMR), 5 %.
À contrario, le nombre de résidences à vendre au cours de 2018 est en baisse : – 17 % pour Chambly et la RMR, et – 14 % pour la Rive-Sud.
Les délais de vente dans le secteur de Chambly sont de 92 jours en moyenne pour l’unifamiliale, de 147 jours pour la copropriété et de 45 jours pour les plex.
En date du 15 janvier, sur le site Internet de Centris, il y avait 154 résidences à vendre à Chambly, 104 à Carignan, 44 à Richelieu et 39 à Saint-Mathias.

« En bas de 250 000 $, c’est un marché de vendeurs; même je vous dirais en bas de 300 000 $. »- Pierre Bellemare

Notons que la valeur grimpe dans la catégorie de l’unifamiliale et du plex. Le prix médian (celui qui indique que la moitié des transactions ont été conclues à un prix inférieur et l’autre moitié, à un prix supérieur) est de 324 000 $ pour l’unifamiliale, de 187 250 $ pour le condo (en baisse de – 1 %) et de 370 000 $ pour le plex (de 2 à 5 logements).

Un marché de vendeurs

Un marché qui se présente systématiquement pour les trois régions comme étant “ de vendeurs “ pour la catégorie de l’unifamiliale, selon ces statistiques. Les prix déterminés se situent entre moins de 250 000 $ et jusqu’à 400 000 $ et plus pour ladite catégorie.
Pierre Bellemare, de Remax plus Chambly, ne partage pas tout à fait cette analyse. « Ça dépend de la gamme des prix, nuance le courtier immobilier. En bas de 250 000 $, c’est un marché de vendeurs; même je vous dirais en bas de 300 000 $. Entre 300 000 et 400 000 $, on est dans un marché assez équilibré, ni de vendeurs ni d’acheteurs. À partir de 450 000 $, il y a moins d’acheteurs. »
M. Bellemare précise, à juste titre, que plus on augmente les prix, moins il y a d’acheteurs dans ces catégories. À l’inverse, poursuit-il, une résidence qui coûte 1 million, ce n’est pas tout le monde qui peut l’acheter, mais il y en a plusieurs à vendre dans le secteur de Chambly.
Il souligne que « pour avoir un marché équilibré, ça prend des acheteurs et moins de vendeurs. Si l’on se reporte dans les années 2006-2007-2008, il n’y avait pas de surplus d’acheteurs, mais il y avait un manque de propriétés sur le marché. Les condos, à titre d’exemple; à pareille date l’année passée, il y avait 105 condos. Là, il y en a 55. Donc, d’après moi, le marché du condo va prendre de la vigueur cette année. Non pas parce qu’il y a plus d’acheteurs, mais parce qu’il y en a moins à vendre ».

Un marché spéculatif?

La baisse dans les inscriptions fait dire à M. Bellemare que les résidences de moins de 250 000 $ sont de plus en plus ciblées. « Il n’y a pas énormément de résidences dans la gamme des 250 000 $, mais il y a beaucoup d’acheteurs, rapporte le courtier. On se ramasse souvent avec des offres multiples au point où l’acheteur est prêt à payer un peu plus pour la maison. Ça arrive assez régulièrement. »
Qui dit réduction du nombre de résidences à vendre pourrait dire aussi moins de revenus pour les courtiers. Est-ce le cas? « Je ne peux vous le dire. L’impact sur les courtiers, moi, je ne l’ai pas vu cette année (2018). Ça peut se refléter peut-être en 2019. »
Et comment perçoit-il aujourd’hui le marché dans le contexte où la hausse des taux d’intérêt ne se présente pas comme prévu? « Ce qui influence – si l’on prévoit une augmentation -, car les gens vont dire : “ avant que l’augmentation arrive, je vais acheter au lieu d’attendre “. J’ai l’impression que les gens sont moins pressés d’acheter parce qu’ils savent que le taux ne montera pas. »
Pour le moment, il y a la Banque Royale qui a abaissé son taux hypothécaire fixe sur cinq ans.