Le Guide alimentaire attendu par les nutritionnistes

La refonte du Guide alimentaire canadien est saluée par les nutritionnistes, qui attendent la version finale.
« J’ai vu une version préliminaire. C’est encourageant. J’ai hâte de voir la version finale », mentionne Alexia Grannec, nutritionniste-diététiste pour M Nutrition et Nutrisimple à Chambly.
Chez Santé Canada, on mentionne ne pas avoir de date précise à laquelle le nouveau Guide sera publié, mais il le sera au début de 2019. L’agent de relation avec les médias souligne que l’organisme gouvernemental ne fait pas que peaufiner le Guide. Il met également à jour sa base de données en nutrition et prépare une nouvelle plateforme Web qui permettra d’accéder facilement aux conseils nutritionnels.
Mme Grannec ainsi que Marjolaine Mercier, nutritionniste-diététiste et fondatrice de M Nutrition et NutriSimple, estiment qu’il était temps que le Guide soit actualisé. L’ancienne version datait de 2007.
« Ça fait longtemps qu’on l’a délaissé dans notre pratique. En nutrition, il y a eu un énorme boom dans les études », affirme Mme Mercier.
Mme Grannec ajoute que le Guide est un outil pour la santé publique et qu’il est très utilisé dans les écoles, les hôpitaux et les garderies pour l’élaboration des menus.

« Ça fait longtemps qu’on l’a délaissé dans notre pratique. En nutrition, il y a eu un énorme boom dans les études » – Marjolaine Mercier

Principes directeurs

Pour effectuer la refonte, le gouvernement a émis quatre principes directeurs. Des consultations ont aussi contribué à la refonte.
Dans les principes, on suggère d’avoir une variété de boissons et d’aliments nutritifs. Santé Canada recommande donc la consommation de légumes, de fruits, de grains entiers et d’aliments riches en protéines, surtout en protéines végétales, ainsi que de boire de l’eau régulièrement.
L’accent mis sur les aliments végétaux est apprécié par les nutritionnistes-diététistes interrogées. « Les aliments d’origine végétale sont bons pour la santé et l’environnement. C’est bien qu’ils prennent plus de place. Par contre, il ne faut pas diaboliser la viande pour autant », souligne Mme Mercier, coauteure du livre Ménager la chèvre et manger le chou.
Les produits laitiers ont ainsi perdu leur groupe alimentaire pour se retrouver dans les aliments protéinés. « C’est bon de placer les produits laitiers avec les aliments protéinés. Ils sont ainsi classés en fonction de leurs nutriments. C’est un choix plus logique », estime Mme Grannec. « Les produits laitiers n’avaient pas besoin d’avoir un groupe distinct. Leur place est plus juste. Il reste que ça fait partie des habitudes alimentaires des gens. Ils vont continuer d’en consommer », croit pour sa part Mme Mercier.
Il n’a pas été possible de parler à un producteur laitier de la région.
Les nutritionnistes soulignent aussi le fait que l’eau est maintenant priorisée pour s’abreuver. « On ne devrait pas boire plus qu’un verre ou deux de lait ou de boisson végétale quotidiennement », dit Mme Mercier.
Santé Canada favorise aussi les aliments non transformés et faibles en sodium, en sucres ou en lipides saturés.

Cuisiner

Le nouveau Guide ne met pas l’accent uniquement sur les aliments. Il suggère de cuisiner davantage et de savourer ses repas. « Le message véhiculé est intéressant, souligne Mme Grannec. On met plus l’accent sur le plaisir de manger. »
Selon les ébauches diffusées, les portions ont été enlevées du Guide. Il s’agit d’une bonne chose, selon les nutritionnistes, qui estiment que les gens pourront davantage se fier à leurs signaux de satiété. « J’aime l’idée d’enlever les portions pour que les gens ne se sentent pas obligés d’atteindre une quantité, mais qu’ils mangent selon leurs besoins », estime Mme Grannec. « Un bébé boit au sein lorsqu’il en a besoin. Ça devrait être la même chose pour nous », indique Mme Mercier.
Question aux lecteurs :
Utilisez-vous le Guide alimentaire canadien? Que pensez-vous de sa refonte?