« Le fort, mon rêve »

André Gousse participe à la prochaine édition de la revue Histoire Québec. Sa carrière de guide-interprète au fort de Chambly depuis 40 ans fait de lui l’un des principaux experts de ce site.

Parcs Canada fête ses 50 ans. La revue Histoire Québec a profité de cet événement pour lancer son numéro consacré au développement des expositions liées à l’histoire de la province dont Parcs Canada a contribué à partir du fort de Chambly. « C’est probablement le plus vieux fort français en pierres encore debout, précise l’historien André Gousse, qui fait part de son expérience dans cette édition. Sa construction a été entamée en 1709 et s’est terminée deux ans plus tard. »

L’édifice est témoin d’une sacrée période de l’histoire de la ville même s’il a d’abord été bâti en bois. « Trois versions en bois ont précédé le fort en pierres, affirme le guide. Les Français ont dû le solidifier pour résister aux canons anglais. »

Mais le fort de Chambly n’a pas toujours été en bon état. André Gousse se souvient de son adolescence. « J’ai connu le vieux fort, dont la dernière restauration massive date de 1860. Ensuite, il a fallu attendre le début des années 80 du siècle dernier pour voir une nouvelle restauration. Je suis devenu le premier guide du fort après celle-ci, c’était en 1983. Étant Chamblyen d’origine, pouvoir servir de guide dans cet édifice était un rêve qui se réalisait. »

Entre les deux restaurations, 120 ans se sont écoulés. Comment le fort a-t-il pu encore tenir debout? « Les gens venaient récupérer le bois et les pierres pour leur intérêt personnel, poursuit l’historien. Il a fallu l’intervention de Joseph Octave Dion, en 1880, pour le sauver. Il a su convaincre le gouvernement de le réparer pour l’ouvrir au public afin de contempler l’histoire du Canada. Dans les années 1930, des gens venaient de Montréal en train et par bateau pour le visiter. »

Aujourd’hui encore, la ville de Chambly est connue pour son fort, préservé depuis 140 ans par sa population. « Les expositions se sont développées durant les années 70 et 80, grâce notamment à Parcs Canada, conclut André Gousse. La Société d’histoire de la seigneurie de Chambly étudie actuellement la possibilité de réaliser des visites guidées à Chambly. » Un musée devrait aussi voir le jour dans l’ancienne bibliothèque, sur l’avenue Bourgogne.