L’aronia : un fruit vertueux à découvrir

C’est un fruit aux grandes vertus, peu connu au Québec, que cultivent à Marieville Mario Galletta et sa femme, Lise Daniel, en l’aronia.

La petite baie foncée est entrée dans sa vie alors qu’il travaillait en horticulture, dans une pépinière de production. Il y a 25 ans, l’aronia y a croisé son chemin pour la première fois. « La plante a capté mon attention, entre autres avec sa belle floraison », émet-il. C’est ainsi que la longue histoire d’amour démarrait.

Il s’est ensuite documenté afin d’approfondir ses connaissances sur le sujet. « Elle contient près de deux fois plus d’antioxydants que la canneberge, et trois fois plus de vitamine C que l’orange », compare Mario Galletta. 

Le fruit bénéficie de l’isolement géographique et des conditions boréales que l’on retrouve notamment dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean ou celle de la Gaspésie. L’arbuste, pouvant atteindre plus de deux mètres de haut, a su se tailler une place dans la vie du couple. « Nos familles respectives ont beaucoup été touchées par des cancers », raconte M. Galletta. Après avoir perdu deux sœurs et un frère, M. Galletta et sa conjointe vendent leur demeure à Saint-Basile-le-Grand et viennent s’installer à Marieville. La culture de cette baie pleine de propriétés riches pour la santé trouvait alors son sens. En 2016, le duo s’est mis à se consacrer à la culture de l’aronia, une « passion de retraite ». Les deux entrepreneurs transforment l’aronia en de multiples visages. Gelée, tisane, moutarde, vinaigre, sirop ou même saucisses d’aronia font partie des produits consommables sur place, à leur boutique Jardin Émergent.

500 plants

Quelque 500 plants pousseront cet été dans le champ de Mario et Lise. Certains de ces plants ont plus de huit ans d’âge. Robuste, l’arbuste a « peu de prédateurs » et « n’est pas capricieux ». Il fleurira au début du mois de mai, juste après l’émergence des feuilles. Les petites fleurs blanches, disposées en ombelles, ressemblent à des fleurs de pommier. Ces fruits peuvent atteindre plus d’un centimètre de diamètre et mûrissent entre la mi-août et la mi-septembre, suivant leur emplacement géographique et les conditions climatiques. Ayant connu une évolution à travers des millions d’années, entre autres l’ère de l’âge de glace, l’aronia est très rustique et peut supporter des températures allant jusqu’à -35°. De cette rudesse, les baies d’aronia tirent tous leurs bienfaits. Les fruits de l’aronia, de violet foncé à noir luisant, représentent l’un des fruits les plus riches en antioxydants. 

L’été dernier, les pluies et les maladies fongiques en ont retardé la cueillette. Des pertes n’ont pu être évitées, avance M. Galletta.

Bonne pour la santé

L’aronia est une plante médicinale originaire d’Amérique du Nord. « Ce n’est pourtant pas très connu alors que ça pousse ici », met en reflet M. Galletta. Il rapporte que les Autochtones utilisaient d’ailleurs ces baies pour se soigner. Les baies d’aronia séchées faisaient partie de leurs réserves et provisions de voyage.

Dans les années 70, des recherches ont été consacrées à cette plante, qui a été reconnue comme médicinale et phyto-thérapeutique. Selon Doctonat, encyclopédie de référence des médecines naturelles, l’aronia est utilisée comme diurétique, car elle augmente la sécrétion de l’urine, mais aussi pour baisser la tension artérielle et pour contrer les maladies cardiovasculaires. Elle a été utilisée pour soigner les maladies infantiles, les troubles dermatologiques et différentes formes d’allergies. Depuis 2006, à l’Université de Potsdam, en Allemagne, un projet scientifique qui examine les substances contenues dans l’aronia et leurs effets est poursuivi. La chimiste de l’alimentation Sabine E. Kulling, coordonnatrice du projet, part du principe que les substances contenues dans l’aronia, surtout les substances secondaires de la plante, auraient un effet préventif contre le cancer de l’intestin, des effets positifs sur le taux de glycémie et sur le taux de graisse dans le sang.