L’angoisse du lundi

Certains habitants du centre-ville de Marieville vivent un cauchemar depuis plusieurs mois. En cause, des travaux sur l’ancien site Gelpac, rue du Pont. Après les vacances de fin d’année, la reprise du chantier est attendue avec appréhension.

Deux semaines de repos largement savourées. Les résidants de la rue du Pont, à la hauteur de la rue Jeannotte et des environs, ont pu profiter des Fêtes de fin d’année en paix. La cause? Les vacances de la construction, qui ont eu lieu à partir du 24 décembre. Mais depuis lundi, le chantier à la hauteur de l’ancien site de Gelpac reprend. « C’est un véritable enfer! C’est épouvantable!, confie une habitante qui préfère garder l’anonymat par peur d’ennui. Cela dure depuis des mois! Les ouvriers ont démoli le bâtiment et là, ils reconstruisent avec des engins énormes! Dès 7 h 15, le matin du lundi au vendredi, on entend frapper le sol avec d’énormes masses. Ma maison vibre dans tous les sens! Les cadres tombent des murs et des fissures apparaissent! »

«Je ne souhaite pas aller en justice, car il est impossible de prouver que les fissures n’étaient pas là auparavant.» – Une résidante de Marieville

En plus de subir des dommages matériels, plusieurs résidants sont aussi à bout psychologiquement. « J’ai le loisir de pouvoir travailler à domicile. Mais cela fait des semaines que je choisis de quitter ma maison pour aller au calme. Quand je rentre le soir, je vois parfois les véhicules et les camions de construction à travers la route. Il est très difficile de se frayer un chemin. On a vraiment hâte que cela se termine. »

Pas un cas isolé

Un peu plus loin, un habitant assure ne pas être gêné plus que cela. « Effectivement, j’ai bien entendu les bruits, mais ma maison est intacte. » Ce n’est pas le cas de la voisine d’en face. « Mes moulures sont maintenant décalées. Des fissures sont apparues. Est-ce qu’elles étaient là avant? Ce n’est pas le principal problème, car depuis plusieurs semaines, la situation s’est empirée. Je ne souhaite pas aller en justice, car il est impossible de prouver que les fissures n’étaient pas là auparavant. Mais la situation est vraiment difficile. » Il est devenu clair que la maison de Suzanne Ouimet, dont nous décrivions la situation dans notre publication du 21 novembre 2022, n’est pas la seule à être touchée. C’est toute une zone de Marieville qui vit dans la difficulté depuis le printemps dernier! D’ailleurs, certains citoyens envisagent de saisir les tribunaux.

Permis valides

Le chantier se situe au 2055, rue du Pont, à l’extrême limite exclue du Programme Particulier d’Urbanisme, où la Ville a repensé son centre afin de le favoriser en partie par l’activité commerciale, comme il est préciser sur son site Internet. Contactée en novembre, la Ville avait assuré que l’affaire ressortait du privé et que les permis de construire étaient bien valides.

La structure accueillera un site industriel. « On peut s’interroger sur le choix du zonage, poursuit une autre résidante. Implanter un tel site entre une école et un quartier résidentiel, on ne trouve pas cela logique. Sans compter la circulation sur une portion de rue qui ne semble pas pouvoir l’accueillir. Encore, si l’on nous avait prévenus avant le début des travaux, on aurait peut-être pu anticiper sur certaines choses de notre quotidien. Mais nous n’avons reçu aucune communication. »