L’agrandissement de l’école secondaire se fait attendre

CHAMBLY. Bien que timide, le printemps est bien installé. Habituellement, cette saison dépose à nos portes la nature des investissements relatifs aux agrandissements et aux constructions d’écoles à travers la province.

« Selon les prévisions ministérielles, il serait possible que l’école soit remplie à pleine capacité d’ici deux à trois ans. Nous ne sommes plus en position de convaincre, les chiffres parlent », évoque d’emblée Caroline Gaigeard, directrice de l’école secondaire qui verra sa clientèle augmenter d’environ 70 élèves dès la rentrée scolaire de 2019.

Puisqu’elles se sont déroulées peu de temps après les élections qui positionnaient la Coalition Avenir Québec (CAQ) au pouvoir, en octobre 2018, la directrice d’école se souvient bien des portes ouvertes. « Toute la soirée, je me suis fait questionner au sujet de l’agrandissement qui permettrait aux élèves d’entamer et de compléter leurs deux cycles dans une seule et même école. Cela inquiète les parents. »

Parents patients

« J’ai un garçon en troisième secondaire qui devra aller à l’école secondaire du Mont-Bruno l’an prochain. Ma fille y termine sa cinquième secondaire. Depuis qu’elle est en 6e année qu’on parle de l’agrandissement. Nous ne voyons aucun avancement à ce sujet avec M. Roberge, (ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur du Québec) », s’exclame Geneviève Denis, mère de trois enfants.

« Nous ne sommes plus en position de convaincre, les chiffres parlent. » – Caroline Gaiegard

Parcours scolaire

L’effet du déracinement ne semble pas être mesuré quant à l’impact sur le parcours scolaire de l’élève. Il y a toutefois des répercussions indéniables. « On touche le sentiment d’appartenance, principalement. Les élèves trouvent cela difficile de quitter, car ils sont bien implantés ici. Ils finissent par s’adapter », nuance Mme Gaigeard.

La famille de Geneviève Denis vit de façon notable ce déracinement. « Nous avons des enfants avec des maladies chroniques faisant en sorte que souvent, ils doivent revenir à la maison durant la journée. Nous sommes coincés pour les ramener à Saint-Bruno. »

Commission scolaire dans l’attente

« C’est la deuxième demande d’octroi de crédits que nous faisons en ce sens en autant d’années. Nous sommes dans l’attente », indique Lyne Arcand, porte-parole de la commission scolaire.

Questionné par le Journal, Francis Bouchard, attaché de presse de Jean-François Roberge, répond que « Les demandes retenues pour la construction de nouvelles écoles et l’agrandissement d’écoles existantes seront dévoilées dans les prochaines semaines ». Soit la même réponse que M. Roberge avait donnée le 26 avril lors de son passage à l’école secondaire de Chambly.

Rappelons que Jean-François Roberge avait tenu, entre autres, ces propos lors du refus d’agrandissement de 2018 sous l’ère Couillard. « Il n’y a aucune bonne raison pour laisser tomber des centaines de parents comme ça. (…) La décision rendue hier n’est ni plus ni moins qu’une trahison du gouvernement libéral à l’égard des parents et des élèves de Chambly et de Carignan. »