Terrain de l'île Goyer : l’achat est soumis à la population

La Ville de Carignan rendra accessible, le mercredi 12 décembre, le registre de signatures en vue de l’acquisition du terrain de l’Île Goyer.
Réunis en assemblée ordinaire mercredi dernier, les élus ont adopté à l’unanimité le règlement d’emprunt pour l’achat du terrain à un coût de 3 221 000 $ taxes incluses.
La résolution spécifie que « les personnes habiles à voter ayant le droit d’être inscrites sur la liste référendaire peuvent demander que le règlement no 507-E (acquisition du terrain) fasse l’objet d’un scrutin référendaire en inscrivant leurs nom, adresse et qualité en apposant leur signature dans un registre ouvert à cette fin ». À noter que l’organisation d’un scrutin référendaire exige que le nombre de signatures soit de 500, autrement la Ville aura le feu vert pour acheter et aménager le terrain.

Le terrain est décontaminé

Le maire Patrick Marquès a annoncé que le terrain a été décontaminé. En effet, dans un échange de courriels avec le Journal, le ministère de l’Environnement souligne que « la réhabilitation du terrain a été réalisée en 2006 et des études de caractérisation complémentaires ont été réalisées en 2008 et attestées par un expert accrédité par le ministère, qui confirmaient que les sols respectaient le critère d’usage pour un terrain à vocation résidentielle et une étude de caractérisation complémentaire de l’eau souterraine a également été réalisée ».

« La réhabilitation du terrain a été réalisée en 2006 et des études de caractérisation complémentaires ont été réalisées en 2008. » – Le ministère de l’Environnement

Le site de 10 895 m2 a déjà servi de marina au nom de Les Entreprises Yves Duclos Ltée. Des postes de distribution de carburant ont été assujettis au Règlement sur la protection et la réhabilitation des terrains, puisqu’un changement d’usage était projeté à l’époque, rapporte le ministère. « Une contamination aux hydrocarbures et aux métaux (cuivre et zinc) a été constatée par les anciens propriétaires. »
La Direction de la gestion du domaine hydrique de l’État du ministère confirme, d’autre part, avoir eu des communications avec la Ville de Carignan concernant l’achat éventuel du terrain. « Toutefois, aucune demande officielle n’a été reçue à ce jour », a laissé savoir le ministère.

Redonner l’accès aux berges

Carignan souhaite redonner l’accès aux berges à sa population. Elle envisage un aménagement semblable à un « boardwalk » muni d’un quai pour les bateaux.
Si le projet ne semble pas jusqu’à présent soulever beaucoup d’opposition, du moins lors des deux séances du conseil de novembre et de décembre, des questionnements ont toutefois été soulevés.
Anne Poussard, conseillère de l’opposition, a parlé d’inquiétudes relativement à « une prise d’eau située à 1000 pieds d’une descente de bateaux. » Elle a aussi évoqué l’impact environnemental qui pourrait résulter de la circulation des bateaux sur la reproduction des poissons et autres espèces vivantes.
Mais le maire continue de défendre ce projet, qu’il qualifie de « patrimoine rare » pour une ville riveraine du bassin. L’autre option, poursuit-il, est d’accepter la construction de « 32 unités » résidentielles puisque le Plan métropolitain d’aménagement et de développement exige une plus haute densité. Il parle d’un bon nombre de véhicules qui s’ajouteraient et de la perte de vue sur le bassin si jamais le propriétaire vendait le terrain à un promoteur.
Or, ce terrain est à vendre depuis « quelques années ». Le Journal a tenté de joindre Yves Duclos, le propriétaire, en vain.
Le directeur général de Carignan, Vincent Tanguay, assure cependant que la Ville a fait appel à un évaluateur et le prix offert est « en bas de la valeur marchande ».
Selon ndes informations obtenues par le Journal, le site serait propice aux glissements de terrain. Le ministère de l’Environnement n’était pas en mesure de confirmer cette information. Il signale que cette compétence relève de la MRC de la Vallée-du-Richelieu et du ministère de la Sécurité publique.
À la MRC, on nous informe que « le ministère de la Sécurité publique et le ministère des Transports produisent actuellement des cartes de zones de contraintes relatives aux glissements de terrain dans les sols argileux. Ces cartes détermineront des zones à l’intérieur desquelles certaines mesures préventives devront s’appliquer. Pour le moment, nous ignorons si ces terrains seront identifiés à risque de glissement de terrain. Par conséquent, dès que nous obtiendrons les informations, nous vous les transmettrons ».
Notons que le registre sera accessible le 12 décembre, de 9 h à 19 h, au bureau du greffier situé à l’hôtel de Ville, au 2555, chemin Bellevue.