La Ville s’attaque aux odeurs

La Ville de Chambly poursuit ses actions concernant les odeurs liées aux étangs aérés qui incommodent fortement les citoyens, particulièrement ceux des districts 5, 6 et 8.

« Il m’est impossible de profiter de l’extérieur et d’inviter qui que ce soit à l’extérieur […] il y a urgence d’agir », se plaint un citoyen lors de l’assemblée extraordinaire tenue le 18 juin dernier relativement aux problèmes d’odeurs causés par les étangs. « Rien ne justifie que ce problème persiste à part une mauvaise gestion ou un manque de volonté de le régler. Notre patience a atteint ses limites », a renchéri une famille.

« Je suis d’accord avec vous. Vous avez été plus que patients et conciliants dans toute cette histoire. On est très conscients de l’urgence d’agir pour régler le problème », admet la mairesse, Alexandra Labbé.

« C’est comme une odeur surette qui devient pesante dans le nez et qui peut te lever le cœur assez rapidement. Ça rentre et ça vient te chercher jusque dans la gorge », définit William Bonin, citoyen du cinquième district, quant à l’odeur.

Un problème industriel

Plusieurs citoyens pointent du doigt la capacité des installations de la Ville à supporter le développement démographique comme étant la source possible de la charge organique volumineuse présente dans les étangs. « On réalise cependant que ce n’est pas au niveau résidentiel que la charge organique dans les étangs est la plus importante, mais bien au niveau industriel, mentionne la mairesse de Chambly. Ce n’est pas une question de développement des dernières années ». La première magistrate assure, plus tard dans la séance, qu’il n’y aura pas de nouvelles industries avec de lourdes charges organiques qui s’implanteront dans le développement à venir.

« Rien ne justifie que ce problème persiste à part une mauvaise gestion ou un manque de volonté de le régler. » – Citoyen de Chambly

Échéancier et compensation

Après un été à subir les odeurs nauséabondes, des citoyens craignent de revivre un copier-coller en cette belle saison qui s’installe. Ceux-ci réclament des solutions immédiates. « On a fait un traitement bactériel. Depuis la semaine dernière, on n’a reçu aucune plainte. On a fait beaucoup de relevés terrain de jour, de soir et de nuit. Il n’y a pas eu d’odeurs, mis à part un petit secteur proche des étangs », annonce Sébastien Bouchard, directeur du Service du génie de la Ville. Il ajoute que le dosage de nitrate de calcium empêche les odeurs de se propager massivement dans la ville, comme ce fut le cas l’an passé. Il parle aussi de l’ajout d’hydro-éjecteurs renforçant le système d’aération et permettant d’oxygéner les étangs. Il complète en se disant très confiant, avec les mesures combinées de cette année, de pouvoir contrôler le problème à long terme.

Toutefois, les citoyens considèrent qu’un dédommagement est justifié en raison de la perte de jouissance de leur terrain. Ceux-ci proposent une forme de congé de taxes. « On est en analyse et on regarde différentes options qui peuvent s’offrir. Il y a tout un côté légal à regarder », témoigne la mairesse.

Intervention d’instances supérieures

« Les autorités locales devraient mettre toute la pression politique nécessaire sur le ministre de l’Environnement et le député afin d’obtenir les autorisations requises à la réfection des installations déficientes, et ce, au plus vite », réclame William Bonin lors de la séance. « On n’en est pas encore au moment d’aller chercher ces autorisations. Jusqu’à présent, la collaboration se fait bien et les réponses que nous avons des différents partenaires sont positives. Dès que l’on aura un projet avec plans et devis, on pourra envoyer une résolution qui appuiera sur l’urgence de faire les travaux et de procéder dès que possible », rétorque Mme Labbé.

Répercussions sur la santé

Un citoyen soutient que les odeurs le réveillent et lui causent des maux de tête. Celui-ci s’inquiète à propos des effets à long terme sur la santé. « Je confirme qu’il n’y a aucun danger pour la santé avec ces odeurs », répond le directeur du génie.

Jusqu’à maintenant, la Ville a mandaté différents experts pour la gestion des problèmes d’odeurs et la gestion relative à l’usine d’épuration des eaux. Un contrat a été attribué, en lien avec le remplacement du système d’aération de la station d’épuration des eaux usées, à la firme Tetra Tech inc. au montant de près de 250 000 $. Ces résolutions adoptées s’ajoutent au plan d’action mis en œuvre préalablement par la Ville afin de régler la situation qui accable une portion de la population chamblyenne. D’autres mesures sont à prévoir lors de l’assemblée du mois de juillet. Les élus tiendront des réunions plus fréquemment avec l’équipe du comité d’infrastructure.