La Ville « entre deux feux »
À la suite d’inquiétudes émises par quelques citoyens, la Ville de Chambly a lancé un sondage auprès de la population chamblyenne afin de savoir si elle désire ou non que les foyers extérieurs restent autorisés sur le territoire.
Le sondage permettait à chaque participant de répondre par oui ou non à la seule question qui consiste à savoir s’il souhaite ou non que les feux extérieurs soient encore permis. Les réponses des citoyens ont été recueillies jusqu’au 18 novembre. Sur les 3 082 votes comptabilisés, 95 % des répondants souhaitent que les feux extérieurs demeurent permis, contre 5 % qui souhaitent les voir interdits. La Ville a donc annoncé que le règlement portant sur les feux extérieurs serait maintenu tel qu’il est actuellement et que les feux extérieurs demeurent permis.
Les balises actuelles
Rappelons que les feux extérieurs sont autorisés s’ils respectent la réglementation municipale en vigueur : avoir une cheminée n’excédant pas deux mètres, être munis d’un pare-étincelles et être installés à au moins deux mètres de toute matière combustible. Les feux à ciel ouvert sont toutefois interdits.
Une gêne pour les voisins
Une minorité de citoyens font valoir qu’en plus de la gêne olfactive qu’occasionneraient les feux extérieurs pour les voisins incommodés, il en irait de conséquences sur l’environnement et sur la santé à ne pas balayer du revers de la main : « Oui, c’est le fun, zen et ressourçant. Cependant, pour certains, comme les asthmatiques, c’est un cauchemar! Devoir rentrer à l’intérieur dès qu’un feu est allumé par un voisin un beau jour d’été pour juste être en mesure de respirer, c’est vraiment frustrant. Une autre raison, c’est la pollution considérable que ça génère. Voilà deux raisons! », exprime une citoyenne.
Une retombée écologique
Le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre le réchauffement climatique parle de « limiter les feux à l’extérieur (feu de camp, brûlage des feuilles, etc.), même lorsqu’ils ne sont pas interdits », pour diminuer la quantité de contaminants émis dans l’air intérieur et extérieur. « Qu’elles proviennent d’un poêle à bois, d’un foyer ou d’un feu de camp, les fumées dégagées ne sont pas aussi inoffensives que l’on voudrait bien le croire. Le chauffage au bois représente une source importante de contaminants dans l’atmosphère : monoxyde de carbone (CO), composés organiques volatils (COV), particules fines (PM2,5), oxydes d’azote (NOx) et hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). La fumée dégagée par la combustion du bois est présente à l’extérieur comme à l’intérieur des maisons. »
Un débat qui serait injustifié
Mais pour plusieurs citoyens, il ne devrait pas y avoir matière à discussion ni à inquiétude puisque la majorité des foyers extérieurs seraient conformes au règlement, et que très peu de résidants se permettraient de faire des feux à ciel ouvert. Ils estiment que la Ville n’aurait pas dû en faire un enjeu en réalisant le sondage, et qu’elle devrait simplement recevoir les plaintes des voisins gênés par les foyers non conformes au lieu d’envisager de priver toute la population de la municipalité de profiter de l’extérieur comme elle l’entend. Selon une citoyenne, interdire les foyers extérieurs aurait été une
« atteinte à (la) qualité de vie et (aurait enlevé) le peu de ce qui nous reste de rural dans cette ville, qui ressemble de plus en plus à un amas de condos de banlieue ».
« Si l’administration souhaitait brimer les libertés citoyennes, elle trancherait plutôt que de donner l’occasion aux citoyens de s’exprimer (…) » – Ville de Chambly
Tâter le terrain, sans plus
Du côté de la Ville, on assure aux partisans des foyers extérieurs qu’il n’était pas question de leur retirer ce privilège. « La Ville ne songe pas à l’interdire. Toutefois, certains citoyens font des demandes en ce sens. Voilà pourquoi la municipalité prend soin de sonder l’opinion de l’ensemble, avant de songer à prendre une quelconque décision, et ce, afin de s’assurer que l’orientation conviendra aux citoyens (…) Si l’administration souhaitait brimer les libertés citoyennes, elle trancherait plutôt que de donner l’occasion aux citoyens de s’exprimer sur le sujet. » Elle soutient que des demandes citoyennes ont motivé ses démarches. « Nous ne pouvons faire abstraction de ces représentations, mais ne souhaitons pas priver les citoyens d’un privilège uniquement parce que quelques personnes se sont manifestées. De là notre démarche. »
Question aux lecteurs :
Êtes-vous d’accord avec certains des points soulevés par les citoyens quant aux foyers extérieurs ?