La Ville allègue une question de sécurité pour la démolition de la Maison Boileau

La Ville de Chambly soutient que la démolition de la maison Boileau était une nécessité pour une question de sécurité.
Le directeur général, Michel Larose, et le maire suppléant, Jean Roy, ont tenu un point de presse cet après-midi afin d’expliquer la situation. Tous les deux affirment qu’il relevait de la sécurité aux alentours de la maison pour justifier sa démolition. Le directeur général cite des rapports d’experts, qui ont été déposés sur le site de la Ville, pour défendre sa décision. « Je ne pouvais pas me permettre en tant que directeur général de mettre la ville au risque d’un effondrement de la maison, peu importe le côté, dit-il. Elle aurait pu tomber du côté du propriétaire adjacent ou du côté du trottoir et mettre la vie de citoyens en jeu. »
M. Larose indique avoir pris la décision tôt en novembre. Il a ensuite informé le maire « par respect », dit-il. Il ajoute ne pas se souvenir de la date exacte. Cependant, une lettre adressée au maire, dont une copie a été envoyée au Journal, est datée du 8 novembre. Il mentionnait qu’il procéderait à la démolition le 16 novembre ou à une date ultérieure. Elle n’a pas eu lieu le 16 novembre à cause d’une tempête annoncée, selon le directeur général.
M. Roy précise « qu’il est faux de penser qu’il s’agit d’une initiative unique ». Les membres du conseil ont été informés lors d’une réunion de travail du caucus.
Aucune résolution, permis, ni avis public n’ont été émis pour procéder à la démolition. Les deux hommes soutiennent que ce n’était pas nécessaire, car c’était une question de sécurité.
Ils ajoutent ne pas avoir demandé de l’aide ou d’autres expertises puisque ça aurait « prolongé le facteur de risque ».

Informer la population

Le directeur général mentionne qu’il comptait informer le public, mais qu’il ne s’attendait pas à la réaction de la population. « Je devais mettre les plans et les rapports sur le site Web la même journée, mais j’ai été pris dans le tumulte », raconte-t-il. Le fonctionnaire reconnaît qu’il aurait dû réagir plus vite et a fait son mea culpa.
Le maire suppléant souligne que la possibilité de démolir le bâtiment était connue depuis son achat. Il s’est dit « surpris de voir la réaction des citoyens ».
« En l’achetant, on savait tous qu’il y avait une possibilité qu’elle soit conservée ou démolie, affirme M. Roy. Elle a été à l’abandon de nombreuses années, ce qui l’a rendue irrécupérable. C’est triste. »
La résolution adoptée en juillet 2016, au moment de l’achat, stipule que « la Ville de Chambly souhaite préserver le bâtiment et le mettre en valeur pour des fins publiques ».

Reconstruire

Très peu d’éléments ont été conservés de l’ancien bâtiment. « Aller chercher des éléments implique qu’on y entre, et ça aurait mis la sécurité des personnes en péril, mais il y a eu des choses qui ont été récupérées », affirme M. Roy.
La Ville projette construire une réplique de la maison bicentenaire pour en faire un centre où l’histoire et le patrimoine de Chambly seront mis en valeur. Peu de détails sont connus pour le moment. Le directeur général souligne que toutes les dimensions de l‘ancienne maison ont été prises afin de la reconstruire.

Horodateur

Les horodateurs installés dans le Vieux-Chambly ont rapporté 321 000 $. De ce montant, 24 000 $ ont été distribués à différents projets culturels.
MM. Roy et Larose ont précisé que les montants n’étaient pas uniquement destinés à la maison Boileau, mais à un programme pour préserver et faire la promotion du patrimoine. « Ils vont rester. On a beaucoup d’activités culturelles », affirme M. Roy.