La santé psychologique des agriculteurs en jeu

Le député de Shefford, Pierre Breton, annonce le début des travaux de recherche qui seront menés dans le cadre d’une étude sur la santé mentale des agriculteurs dans le pays.
« J’ai eu beaucoup de discussions avec mes commettants agriculteurs qui sont affectés dans leur santé psychologique, témoigne le député. Ils vivent du stress et une détresse assez importante. »
Le représentant libéral, membre du Comité permanent canadien de l’agriculture et de l’agroalimentaire, a eu également des échanges avec ses collègues membres des trois formations politiques. Il a déposé par la suite une motion qui a été acceptée à l’unanimité par l’ensemble du Comité.
Les travaux qui ont commencé début juin vont s’échelonner sur une période de quatre semaines. Tour à tour, détaille Pierre Breton, « des experts viendront témoigner et nous faire des recommandations, ainsi que des groupes qui sont associés aux agriculteurs ».
Le député de Shefford souligne que le Comité connaît déjà la liste des difficultés : « baisse des revenus, augmentation des dépenses, obligations environnementales, instabilité du marché, incertitude de la météo qui fait craindre la perte des récoltes ».

« Avant, c’était plus facile à produire, maintenant c’est comme s’il fallait qu’ils demandent la permission de le faire. Leurs enfants qui constituent la relève voient les difficultés et ne veulent pas prendre le relais. » – Jocelyne Deswarte

Pierre Breton rappelle l’importance de « la force économique majeure de l’agriculture au pays ». Sur le plan local, il y a 1 200 entreprises agricoles qui travaillent à fournir des produits alimentaires, ajoute le député.

Un cri de cœur

« C’est une très bonne initiative », se félicite Jocelyne Deswarte, mairesse de Saint-Mathias-sur-Richelieu qui agit comme « sentinelle » pour l’organisme Au cœur des familles agricoles (ACFA) et Contact Richelieu-Yamaska Centre d’intervention de crise.
Celle qui est aussi présidente de l’Union des producteurs agricole de Rouville dit souhaiter que cette étude puisse amener à une concertation de tous les intervenants. « Si les gens travaillent tous ensemble, il y aura des résultats. Mais il faut aussi soutenir financièrement les organismes qui viennent en aide aux agriculteurs. »
Être sentinelle, énumère Jocelyne Deswarte, c’est « repérer les signes précurseurs au suicide, recueillir l’information relative à l’urgence suicidaire, transmettre l’information et référer les personnes afin qu’elles reçoivent l’aide dont elles ont besoin ». Son conjoint, Roland Deswarte, est un agriculteur et vendeur de grains. Le couple, relate la mairesse, est souvent appelé à rencontrer des agriculteurs. « Pour être sentinelle, il faut être solidaire. Le suicide touche deux fois les agriculteurs que le reste de la population. Ils vivent une grande détresse; sont seuls et n’ont pas d’aide. »
Elle cite les difficultés « avec toute la réglementation imposée, un bon nombre de formulaires à remplir, les craintes de déranger les voisins dans des lieux de plus en plus urbanisés, sans oublier les aléas de la température ». « Avant, c’était plus facile à produire, maintenant c’est comme s’il fallait qu’ils demandent la permission de le faire. Leurs enfants qui constituent la relève voient les difficultés et ne veulent pas prendre le relais. »
Contact offre un service 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Téléphone : 1 450 774-6952 ou sans frais au 1 844 774-6952.
L’ACFA offre aussi des services de premières lignes pour les demandes d’aide et les urgences. L’organisme a aussi la « Maison ACFA », soit un lieu de répit pour les agriculteurs qui vivent des difficultés insurmontables. Téléphone : 450 768-6995.
Les deux entités sont situées à Saint-Hyacinthe.