La Route des cidres

Le Journal de Chambly s’est lancé sur la Route des cidres. Issu traditionnellement de la fermentation du jus de pommes, le cidre, cette boisson alcoolisée dont se délectent les friands amateurs, pigmente Rougemont et attire le touriste dont la papille gustative désire découvrir.

Reconnue à travers la province comme étant la capitale de la pomme, Rougemont coupe le souffle lorsque les fleurs des nombreux pommiers flamboient à pétales déployées. Issu de la fermentation du jus de pommes, le cidre fait partie de l’ADN de cette région.

Le bucolique rang de la Montagne, qui permet de longer les multiples douceurs que Rougemont offre à ceux qui s’y abandonnent en toute bonne foi, dessine l’horizon d’un jour empli de promesses. Sur le somptueux chemin campagnard menant au royaume de la pomiculture, les commerçants et les artisans du fruit à pépins foisonnent et deviennent rapidement la norme. Les effluves enveloppants de tartes moelleuses, de beignes tendres, de gelées consistantes et de sucre d’orge se marient et enchantent la tache olfactive qui, stimulée, ouvre l’appétit plus hâtivement que prévu.

Domaine Cartier-Potelle

La première escale se situe au Domaine Cartier-Potelle qui célèbre ses 10 ans d’existence. Du bas de l’allée rocailleuse, on perçoit la moderne construction qui se profile et s’harmonise agréablement au rythme où on l’approche. Parmi les nouveautés, la visite audioguidée s’est ajoutée. Les visiteurs suivent, à leur rythme, un parcours contenant quatre capsules introduisant l’auditeur à des sujets tels la vigne, le verger, la production des alcools, etc. Accompagne cette promenade une exposition de photos captées par des élèves de l’école Paul-Germain-Ostiguy de Saint-Césaire.

Vin blanc, vin rouge, vin rosé, cidre de glace et cidre fortifié font partie des produits mis à l’essai afin d’éveiller et d’égayer les papilles gustatives.

Ici, comme ailleurs, la COVID-19 a fait mal. « Comme tout le monde, on est tannée. On le vit en tant qu’employeur, que commerce ainsi que personnellement », Josée Cartier, décrit la détentrice des terres, desquelles émergent près de 15 000 pommiers. N’étant ni un bar, ni un restaurant, les règles liées à son secteur d’activités n’ont pas été claires. Mme Cartier ajoute qu’il a été encore plus difficile cette année d’accueillir les travailleurs étrangers. Sans cette main-d’œuvre, rien ne serait possible. Elle termine en soulignant que la PCRE n’aide en rien à combler les postes vacants pour les entreprises comme la sienne.

Domaine Coteau Rougemont

Non loin, se situe l’histoire de la famille Robert du Domaine Coteau Rougemont. D’origine québécoise, issu d’une riche histoire, la vision du vignoble est bien simple, offrir des produits de qualité autour desquels se créent de délicieux moments. Ce sont 60 000 pommiers, 2 000 poiriers et 150 000 plans de vignes qui foisonnent en cette terre. La majorité des vignes donnent naissance à un raisin dit hybride, découlant d’un croisement, se voulant plus résistant aux capricieuses températures et atteignant sa maturité plus rapidement. Reçu par Luc Robert, représentant commercial, le journal contemple la magnificence du vaste lieu. Celui-ci extrait et presse un aspect positif de la COVID-19. « Ça a permis d’augmenter la visibilité de tout ce qui se fait au Québec. L’achat local a pris une ampleur incroyable. Les clients, ne pouvant dépenser leur argent ailleurs, l’ont investi dans le local », souligne M. Robert.

Également, les travailleurs étrangers ont été un casse-tête ici. « Leur arrivée ainsi que la période d’isolement ont été complexes. On a un peu de main-d’œuvre du Québec mais ce n’est pas le type d’emploi que les jeunes travailleurs aiment faire car c’est très physique. Certains disent qu’ils viennent voler nos jobs, mais il n’y a qu’eux qui veulent la faire », met en reflet M. Robert.

Cidrerie Michel Jodoin

Le dernier arrêt de la journée se déroule à l’illustre Cidrerie Michel Jodoin, là où le jus de pomme coule dans les veines de la famille depuis plusieurs générations. David Jodoin, neveu de Michel Jodoin, parle du nouvel espace extérieur permettant une plus grande distanciation, un silo à grain transformé en bar. « On a fait participer les gens sur le Web afin de trouver un nom au bar. On a choisi un top 5 qui sera dévoilé », note l’homme. Plus de 300 commentaires ont été émis. Des noms tels que Le bar du mont ou La buvette à Jodoin ont notamment été nommés. Pour finir, David Jodoin parle d’une relève qui se prépare au sein de l’entreprise familiale sans n’aller plus loin dans les détails.

Dans ce temple de la pomme, on ne peut faire autrement que de se laisser charmer par les différents dialectes qui caressent les tympans des multiples visiteurs s’y arrêtant pour une première fois ou pour redécouvrir le vaste espace de plus belle. Français, Américains, Chinois, Japonais, ils sont nombreux à quitter joyeusement, alourdis de produits signés Michel Jodoin.