La rivière l’Acadie, un site à privilégier

Les abords des sites de pêche sur la rivière l’Acadie, à Carignan, constituent un endroit bien fréquenté en hiver par les pêcheurs sur glace ou encore les motoneigistes, mais ils ne sont pas forcément respectés.
« Le propriétaire d’une cabane à pêche doit laisser dans un état propre l’espace qu’il occupe sur la glace. » Le message que livre Carignan aux amoureux du poisson est sans équivoque.
Les cabanes de pêcheurs ne sont pas forcément en bon état et Carignan s’inquiète aussi pour la sécurité des personnes qui les utilisent. Au même titre, les utilisateurs doivent maintenir les zones de pêche propres et exemptes de tout déchet et rebut. « À cet effet, l’utilisateur doit évacuer de la glace, chaque jour, ses déchets et rebuts et doit les déposer dans les contenants prévus à cette fin », précise la Ville.
La rivière l’Acadie naît près de la frontière Canada-États-Unis, depuis Hemmingford. Elle traverse les villes de Saint-Patrice-de-Sherrington, de Napierville, de Saint-Cyprien-de-Napierville, de Saint-Jean-sur-Richelieu et de Carignan jusqu’aux limites de Chambly, qu’elle contourne sans jamais y pénétrer. Elle termine sa course dans la rivière Richelieu. C’est là que les passionnés de pêche installent leurs abris pour taquiner le poisson.
La propreté du site ne semble pas être le seul problème à régler pour la municipalité.
La rivière est une zone récréative (randonnée, ski de fond, raquettes, pêche, motoneige). Une limite de vitesse de 20 km/h est suggérée pour tous les véhicules tout-terrain (VTT) et motoneiges. Cette limitation de vitesse est préconisée pour des raisons de sécurité, plusieurs activités étant organisées sur la rivière, et aussi pour éviter aux riverains toute pollution sonore.
Une limitation de vitesse qui n’est pas forcément respectée, même si des panneaux sur le parcours sont bien visibles. Pour Marcel Comiré, directeur général du COVABAR, l’endroit est bien connu. « Il n’y a pas de problème l’hiver pour se promener sur la rivière l’Acadie, la couche de glace y est suffisamment épaisse. Cependant, il est nécessaire de respecter les limites de vitesse, ce qui n’est pas souvent le cas. Je vois des véhicules circuler sur la rivière à bien plus de 20 km/h », explique-t-il.

Protection de la bande riveraine

La Ville invite fortement les utilisateurs de véhicules hors route à respecter la propriété privée en ne circulant que sur les pistes balisées. Les descentes aux endroits tous azimuts vers la rivière endommagent de façon majeure le couvert forestier des rives. En plus de représenter une priorité de conservation, les arbres et la végétation situés en bordure de la rivière exercent un rôle important de stabilisation des berges contre l’érosion.
Pour le COVABAR, la rivière l’Acadie est « très polluée » et ces infractions ne font rien pour arranger la situation.
Selon Vincent Coutu, biologiste au COVABAR, « c’est certain que si les pêcheurs ne ramassent pas leurs déchets, à la fonte des glaces, cela aura un impact sur la qualité de l’eau. Mais la rivière l’Acadie est beaucoup plus polluée par l’activité agricole, ainsi que par le ruissellement urbain ou encore les surverses. »
Des différents cours d’eau qui se déversent dans la rivière Richelieu, les rivières Huron et l’Acadie seraient les plus polluées. « Les poissons qui y vivent sont les espèces les plus robustes, comme la carpe commune, la perchaude, l’achigan et peut-être le brochet », précise M. Coutu. Des poissons que certains mangent et que d’autres ignorent.

Opérations d’affaiblissement de la glace

Chaque année, à la fin de l’hiver, un bateau brise-glace effectue des travaux d’affaiblissement de la glace sur la rivière l’Acadie. Durant cette période, et pour assurer la sécurité de tous, il est strictement interdit à quiconque d’être présent ou de circuler sur le couvert glacé. Cette opération s’est effectué vendredi.

Projet de recherche sur les mulettes de la rivière Richelieu

La rivière Richelieu, source d’eau potable des villes établies en bordure de ses rives, est un écosystème aquatique riche. Cependant, certaines espèces présentes dans la rivière sont menacées d’extinction. C’est entre autres le cas du chevalier cuivré, poisson que l’on retrouve uniquement dans la rivière Richelieu, dans une portion du fleuve Saint-Laurent et quelques-uns de ses tributaires.
Depuis deux ans, le Comité de concertation et de valorisation de la rivière Richelieu (COVABAR) se penche sur un autre groupe d’espèces aquatiques : les mulettes (moules d’eau douce). Un projet d’inventaire de ces mollusques, ciblé dans la rivière Richelieu, a ainsi été réalisé conjointement avec le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP).
Les mulettes représentent une espèce ayant subi un des plus forts déclins au sein du règne animal. L’organisme Nature Serve (2005) place les mulettes au premier rang de priorité pour la conservation. Considérant leur précarité, le COVABAR, de concert avec le MFFP, a établi que des efforts d’acquisition de connaissances doivent être priorisés dans la rivière Richelieu. Une des causes de leur déclin est leur exposition à la pollution de la rivière, étant des organismes qui s’alimentent en filtrant l’eau. Pourtant, elles jouent un rôle essentiel dans les écosystèmes d’eau douce. Entre autres, les mulettes servent de nourriture pour de nombreuses espèces aquatiques ou terrestres. Pour plus d’informations sur les mulettes, consultez les chroniques du MFFP.
Il y aurait dix-huit espèces de mulettes dans le bassin versant de la rivière Richelieu. Parmi celles-ci, cinq sont susceptibles d’être désignées comme menacées ou vulnérables au Québec. Il existe vingt-deux espèces décrites de mulettes au Québec.
Le COVABAR rappelle que le maintien de la qualité de l’eau est crucial, autant pour la santé humaine que pour la pérennité des écosystèmes et des espèces qui les composent. Vous pouvez agir pour aider ces organismes aquatiques. Des actions comme le contrôle de l’érosion, la végétalisation des bandes riveraines, la réduction de l’utilisation de fertilisants et d’engrais sont parmi les solutions possibles.