La poule de compagnie

Inspirés par la proposition de citoyens qui désiraient pouvoir élever des poules en milieu urbain, les Chamblyens Jacinthe Lavoie et Robin Laroche en possèdent trois dans leur cour depuis quatre ans. Cette assertion appuyée par le chef et animateur Ricardo Larrivée, qui réside à Chambly, a été légalisée en 2013. Depuis ce temps, des éleveurs urbains font bien des heureux dans leur quartier.

Un texte de

Les trois poules de M. Laroche et de Mme Lavoie portent les noms des quatre jeunes voisins : Malika, Oxane et RaphaTom, pour Raphaël et Thomas ! En plus de plaire au voisinage, la garderie du coin vient faire une promenade tous les jours pour venir voir les poules.

« Nous demeurons dans un quartier de jeunes familles, on s’attend à ce que les gens s’arrêtent pour profiter d’un moment avec nos poules. Les autres visiteurs, enfants et adultes, sont surpris et font demi-tour en voiture ou à vélo quand ils les aperçoivent », nous dit Mme Lavoie.

M. Laroche s’occupe de ses poules avec beaucoup de passion. Elles sont traitées aux petits oignons. En fait, il les nourrit avec des gousses d’ail pour combattre les possibles bactéries, des coquilles d’huîtres broyées pour renforcer naturellement leurs systèmes immunitaires, ce qui aide également au niveau de la solidité de leurs œufs, et de la moulée favorisant la pondaison. Le terme « poules de luxe » prend une tout autre signification !

En plus d’une alimentation sans reproche, les petites bêtes ont un petit dortoir dans le poulailler. Elles ont un petit carré de sable pour se rafraîchir, en plus de ne jamais manquer d’eau. Les propriétaires peuvent compter sur la plus âgée des jeunes, Malika, pour s’occuper des poules lorsqu’ils s’absentent pour une fin de semaine. Il faut être présent tous les jours, c’est une contrainte pour les agriculteurs urbains.

Les deux premières années, M. Laroche louait un enclos à l’automne jusqu’au printemps et il reprenait ses poules au mois de mai. En raison des coûts élevés reliés à cette location, il a décidé de les donner à une Cubaine, qui habite à Granby, rendu à la mi-octobre.

« C’est une tradition pour les Cubains de tuer la poule tout juste avant de la manger. Ils ont une technique pour les endormir. Une fois le rituel terminé, ils profitent du festin », souligne M. Laroche.

Le propriétaire mentionne que les poules lui ont coûté 12$ chacune et l’entretien lui revient à environ 100 $ par année. Elles pondent un œuf par jour. Tout le voisinage en profite, il y a même une liste d’attente tellement leurs œufs sont populaires.

Ailleurs au Québec

Plusieurs villes du Québec permettent les poules pondeuses : Saint-Colomban, Drummondville, Saint-Lin, Sorel-Tracy, Chambly, Carignan, Sainte-Julienne, Sainte-Béatrix, Mont-Joli, Victoriaville, Val-Cartier et la ville de Laval tolèrent les poules partout sur leur territoire.

Récemment, des citoyens de Delson et de Sainte-Catherine ont dû se départir de leurs poules en raison de plaintes du voisinage. En général, il y a un vide juridique et les citoyens n’ont pas de réponses claires.

Montréal a accepté la présence de poulaillers urbains dans des arrondissements tels Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, en 2015, et Rosemont-La-Petite-Patrie, en 2017. L’entreprise Alvéole a déployé un projet de poulaillers urbains (POC POC) qui offre des kits tout inclus avec le poulailler, 2 poules, la nourriture ainsi que la litière. Ce forfait est offert à Montréal, Québec et Toronto, à partir de 1 200 $.

Dans les grandes métropoles

Des villes de grande taille comme New York, Chicago, Seattle et Vancouver, permettent l’élevage de poules en ville. Selon le Vancouver Sun, seulement 13 personnes avaient enregistré leurs poules à la ville lors de la légalisation en 2010. Sept ans plus tard, 20 fois plus de citoyens en ont fait la demande.

Certaines métropoles ont des règlements très détaillés sur le nombre de poules, souvent limité à quatre, les coqs sont interdits et l’élevage doit se faire dans une cour, pas sur un balcon ou dans la maison. Une certaine distance entre le poulailler et les voisins doit être respectée. Avec ces mesures, les éleveurs urbains prennent soin des poules convenablement et la cohabitation avec le voisinage se fait dans le respect.

Question aux lecteurs

Songez-vous à élever des poules dans votre cour ?