« La pièce de confiance »

Le Richelois Nathan Gaucher vient de mettre la main sur la médaille d’or lors du Championnat mondial junior 2023 de l’IIHF à Halifax. Retour sur son parcours avec l’équipe canadienne, qui a fait vibrer le pays lors du temps des Fêtes.

Comment définissez-vous le rôle que vous aviez au sein d’Équipe Canada?

C’était plus un rôle de profondeur. J’ai eu la chance d’avoir été nommé assistant capitaine pour avoir un rôle de leadership. J’étais, en général, un gars en qui l’entraîneur avait confiance pour tous les aspects du match.

Avant la sélection, avez-vous rencontré le personnel d’entraîneurs afin qu’ils vous expliquent les attentes qu’ils avaient envers vous?

Oui, un peu. Avant le camp, j’avais participé à l’événement de cet été (Mondial junior). Donc, ils m’ont dit ce qu’ils avaient aimé de moi, avec mon intensité et d’avoir été très physique dans les games qui sont plus importantes. Prendre des mises en jeu. Ils s’attendaient à ce que je sois leur pièce de confiance dans les moments plus difficiles.

Un tournoi condensé ainsi dans le temps, comment s’assure-t-on de bâtir la chimie rapidement?

Il y a tellement de bons joueurs qui ont passé un petit peu partout, ça aide. On a pratiqué et on a fait des activités d’équipe. C’est sûr qu’on a eu besoin d’une semaine ou deux pour se dégêner, mais quand on a commencé, ça faisait déjà trois semaines qu’on était ensemble.

Lors de la première partie se soldant par une défaite de 5 à 2 face à la Tchéquie, Joshua Roy a parlé plus tard d’arrogance de la part des Tchèques dans leur célébration. Qu’avez-vous vu de ça?  

Tout le monde a pu le remarquer. Ils se prenaient par les épaules, l’hymne national, ils sautaient comme s’ils venaient de gagner le tournoi au complet. Ça nous a aidés à vouloir prendre notre revanche. Honnêtement, ils ont connu un super tournoi. Je comprends les célébrations, mais ce n’est peut-être pas la meilleure option pour la première game d’un tournoi.

Vous avez ensuite pulvérisé l’Allemagne 11-2 et l’Autriche 11-0. Comment on se prépare à ces parties contre des équipes de second ordre pour ne pas sortir amorphes?

On venait de perdre et on voulait sortir vraiment forts. Il fallait imposer notre style de jeu et ne pas s’adapter à eux. C’est ce qu’on a fait. On a vu qu’en jouant de la bonne façon, ça marchait. 

En quarts de finale, le gardien slovaque, Adam Gajan, a connu toute une performance, comme le démontre les tirs de 57 contre 27. À 3 à 3, est-ce qu’on a craint de se faire battre sur un jeu anodin comme il arrive parfois après avoir dominé outrageusement?  

Ç’a été difficile. Tu as le tournoi sur la ligne et les attentes sont élevées. Premièrement, les partisans nous ont grandement aidés. Le bond pouvait aller d’un côté ou de l’autre en prolongation, mais on avait vraiment confiance en nos habiletés. Quand ça a fait 3 à 3, on aurait pu paniquer, mais c’est le contraire qui est arrivé.

» Ce que j’ai aimé de cette équipe, c’est que peu importe le score, on avait confiance l’un l’autre. » – Nathan Gaucher

En demi-finale contre les Américains, vous avez tiré de l’arrière par deux buts tôt dans le match. Qu’est-ce que vous vous êtes dit sur le banc à ce moment?

On a commencé la game un peu sur les talons. Ce que j’ai aimé de cette équipe, c’est que peu importe le score, on avait confiance l’un l’autre. C’est ce qui nous a fait gagner un match comme ça, parce qu’en partant 0-2, dans le vestiaire, c’est difficile. Les leaders ont été assez bons pour parler et les coachs aussi.

En finale, vous avez retrouvé la fameuse Tchéquie. Avez-vous effectué un retour sur votre défaite contre eux?

On est revenus sur ce qu’ils faisaient de bien et sur ce qu’on faisait de mal, même si on l’avait déjà fait après le premier match. On a donc plus regardé ce qu’on faisait de bien, comment on battait les goalers, très bon gardien, mais on a focussé sur les choses qu’on a bien faites.

Contrairement à la partie contre les Américains, c’est vous qui avez échappé une avance de deux buts en troisième période. Que vous êtes-vous dit à ce moment sur le banc? 

Encore, les Shane Wright et autres leaders ont été assez bons pour parler sur le banc. Juste rester focus et en contrôle du match. On pense qu’on dominait le match et c’est ça qui est important. On devait se rappeler ce qui fait en sorte qu’on jouait bien.

Quand Dylan Guenther a marqué en prolongation sur la passe de Joshua Roy pour donner l’or au Canada, quelle sensation vous a envahi?

Tout plein de choses! Tu sautes par-dessus la bande, mais tu ne te rends pas compte en même temps que tu viens de gagner l’or. Avec les partisans, c’est incroyable. J’étais juste content, soulagé. C’était assez stressant en prolongation avec une équipe qui avait beaucoup de pression, avouons-le.

Comment est-ce, de côtoyer Connor Bedard? 

C’est assez spécial, mais c’est un humain comme un autre. Il fait la même chose que tout le monde dans le vestiaire. C’est une très bonne personne. C’est comme un de mes amis. Ce qu’il fait sur la glace, c’est incroyable. On est vraiment contents pour lui. Tout au long du tournoi, il nous a aidés à gagner les matchs. Ça a été tout un tournoi pour lui. 

Quel adversaire avez-vous trouvé difficile à affronter dans ce tournoi?

Je te dirais que David Jiricek (Tchéquie) m’a impressionné comme défenseur. C’est difficile de lui soutirer la rondelle. Sinon, Logan Cooley (USA) sur les mises en jeu, je pensais que ça allait être un petit peu plus facile. Mais on focusse moins sur les joueurs que sur les équipes qu’on affronte.  

Êtes-vous en communication avec les Ducks d’Anaheim actuellement, équipe qui vous a repêché en première ronde au dernier encan de la Ligue nationale de hockey?

Ils étaient venus voir la fin du tournoi. Au retour, ils sont venus me voir un peu à la maison avec le directeur du développement des joueurs. C’est bien, ils font un très bon suivi avec nous.