La Maison Louis-Degneau sera restaurée

La famille Leclerc et le ministère de la Culture et des Communications ont trouvé un terrain d’entente en vue de la restauration de la Maison Louis-Degneau, un bien classé à Carignan, lors d’une rencontre tenue dernièrement.
« Mon père, Robert Leclerc, qui a quinze ans d’expérience de travail dans la restauration, est venu avec moi pour corroborer le fait que nous avions déjà établi un plan d’intervention avant de recevoir la lettre », introduit Olivier Leclerc, lors d’une entrevue.
Visiblement mécontent de la teneur de la lettre envoyée par le ministère, M. Leclerc affirme que lors de la rencontre, « mon père a bien pris le temps de mentionner l’insulte de la mise en demeure. Un coup de téléphone dans notre cas aurait suffi. Mon avocat dit que si on ne le fait pas, on va être mis à l’amende ».
Le document, dont le Journal a obtenu un exemplaire, mentionne la visite des lieux faite par un responsable du ministère. Celui-ci a constaté que l’état de conservation de la maison est « préoccupant ». La lettre cite l’article 26 de la Loi sur le patrimoine culturel, qui stipule que « tout propriétaire d’un bien patrimonial classé doit prendre les mesures nécessaires pour assurer la préservation de la valeur patrimoniale de ce bien ». Autrement, l’amende pour le cas de la famille Leclerc, une personne morale, peut aller de 6000 $ à 1 140 000 $.

« On a convenu de mettre tout en œuvre dans les délais raisonnables, de soumettre les plans et devis conformes à leurs exigences ». – Olivier Leclerc

M. Leclerc dit que « le plan fourni n’est pas complet étant donné qu’il (ministère) nous demande des spécifications » au sujet des interventions à effectuer dans certaines parties de la maison, notamment les fenêtres, qui sont très petites. « Ça leur prend un plan d’architecte plus détaillé que ce que j’ai fourni. »
Et d’ajouter : « On a convenu de mettre tout en œuvre dans les délais raisonnables, de soumettre les plans et devis conformes à leurs exigences ». Une fois en main les estimations, M. Leclerc pourra demander une subvention qui peut atteindre 40 % du coût de la restauration.
M. Leclerc continue à estimer le coût de la restauration à environ 400 000 $, tel qu’il l’a affirmé dans un article publié dans notre numéro du 30 janvier 2019. Il disait aussi s’attendre à la vendre environ 700 000 $.
« Selon ma compréhension, illustre M. Olivier, la fenestration, la fondation, la toiture et la maçonnerie sont assujetties à une subvention de 40 %. Cependant, si on creuse à l’intérieur de la maison, ce n’est pas 100 % de l’excavation qui est éligible à la subvention. »
Le Carignanois n’exclut pas la possibilité qu’un archéologue puisse se déplacer lors des travaux. « Ça se peut qu’on soit même assujettis à un suivi d’un archéologue, étant donné que c’est un monument historique. Qui va payer l’excavation intérieure? Je n’ai pas envie de payer un archéologue. Ce que j’ai compris : ils vont faire une étude de l’histoire de la maison pour voir son utilité antérieure et déterminer si c’est pertinent qu’un archéologue vienne ou non. »
Au ministère de la Culture, on précise que « les travaux doivent concerner la restauration ou la préservation des éléments caractéristiques du bien patrimonial. Une autorisation de travaux doit avoir été délivrée au préalable et les travaux doivent être exécutés par un professionnel détenant l’expertise requise. Le montant de l’aide financière accordée est déterminé en fonction du coût des interventions admissibles ainsi que du montage financier qui est présenté. »
La Loi sur le patrimoine culturel « indique que toute découverte d’un bien ou d’un site archéologique doit être signalée à la ministre sans délai ».
« Les interventions archéologiques (surveillance, inventaire, fouilles) associées aux travaux d’excavation nécessités par les travaux de restauration du bien patrimonial, sous réserve de l’obtention d’un permis de recherche archéologique, pourraient être admissibles à une aide financière du programme Aide aux immobilisations – Volet 1. Cette aide peut donc atteindre 40 % du coût de la dépense admissible. »