La lutte de Sabrina Roy contre la maladie de Lyme
C’est en direct de sa chambre hyperbare que Sabrina Roy, une citoyenne de Carignan qui a contracté la maladie de Lyme en juillet 2013, nous explique comment se déroule son combat cette maladie.
Un texte de Patrick Berger
Après avoir passé deux ans et demi à se faire donner de mauvais diagnostics, Mme Roy commence à voir la lumière au bout du tunnel. À la fin de l’année 2016, elle s’est tournée vers les produits naturels. Cette décision lui a permis de reprendre environ 60 % de ses capacités. Mais, c’est avec ce qui représente pour elle le plus beau cadeau reçu dans sa vie, sa chambre hyperbare, qu’elle a réussi à récupérer le plus précieux : son autonomie.
« J’ai beaucoup plus d’énergie, je suis capable de passer à travers ma journée sans me reposer. J’ai moins de douleurs musculaires et mon sommeil est extrêmement plus récupérateur. Tout ça grâce à ma chambre hyperbare », nous dit Mme Roy.
Sabrina Roy compare le format de son cadeau miracle à un lit de bronzage. Il s’agit d’un caisson hyperbare où elle est exposée à une pression supérieure à la pression atmosphérique, ce qui permet principalement d’accroître l’oxygénation des tissus.
Mme Roy avait loué son caisson hyperbare pendant les mois de novembre et de décembre 2017 avant de recevoir le sien. La valeur de ce présent : 21 000 $.
« J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps cette journée-là. Je savais que ma vie allait changer parce qu’en louant la machine, je m’étais rendu compte que ce traitement était de loin la meilleure chose que j’avais essayée en plus de 4 ans depuis que j’ai contracté la bactérie », indique Mme Roy.
Vaincre son calvaire
La Carignanoise a commencé par se faire déceler une labyrinthite sévère en juillet 2013. Ensuite, un spécialiste lui a diagnostiqué un cancer des ganglions en novembre 2013. À la suite de ces diagnostics inexacts, elle a entrepris plusieurs démarches pour trouver de quoi elle souffrait.
Après avoir finalement reçu un diagnostic de fibromyalgie, elle a pu faire un test de dépistage aux États-Unis. Elle a appris qu’elle souffrait bel et bien de la maladie de Lyme en mars 2016. Elle a ensuite fait venir des antibiotiques des États-Unis et les a pris pendant 10 mois. Ils lui ont coûté environ 18 000$. Depuis novembre 2016, elle ne prend plus aucun médicament.
« La médecine alternative m’a sauvé la vie. En particulier la biorésonance. C’est un traitement utilisé surtout en Russie. Dès le premier rendez-vous, j’ai senti que ça me faisait du bien. Je ne marchais presque plus avant cette première expérience. Un mois après, j’étais capable de conduire ma voiture seule. Pour moi, c’était une immense victoire », souligne Mme Roy.
La médecine traditionnelle au Canada ne permet pas de traiter les patients en raison des protocoles actuels. Le 7 février 2018, une pétition de 9 000 noms déposée à l’Assemblée nationale réclamait au gouvernement qu’il reconnaisse que la maladie de Lyme est un problème urgent en matière de santé publique, qu’il se dote d’un plan d’action en conséquence et qu’il crée un comité d’experts pour ce faire. La pétition réclamait aussi une protection pour les médecins prodiguant des soins qui ne figurent pas au protocole officiel actuel. La Commission parlementaire de la santé et des services sociaux a appelé la pétition ; c’est donc dire qu’elle y donnera suite.
« C’est une grosse lutte que l’Association québécoise de la maladie de Lyme mène depuis quelques années. Aux États-Unis, 300 000 cas sont répertoriés chaque année. J’habite à 40 minutes de la frontière, ici à Carignan. Les tiques sont partout et la situation va devenir comme chez nos voisins du Sud, sauf que ne nous sommes pas prêts pour ça », nous dit Mme Roy.
Les origines de la maladie
Saviez-vous que la maladie de Lyme est vieille comme l’humanité ? Un être humain momifié naturellement, qui était contaminé par la bactérie responsable de la maladie, a été découvert en 1991 dans les Alpes. L’individu a vécu 3 300 av. J.-C.
5 300 ans plus tard, la maladie de Lyme représente la plus fréquente des maladies infectieuses transmises par un animal dans l’hémisphère nord. En 1977, la maladie de Lyme fut formellement identifiée chez des habitants de la ville de Lyme, au Connecticut, d’où son nom.
La maladie prend forme de cette façon : une tique à pattes noires pique une petite souris à pattes blanches qui est infectée par une bactérie, la Borrelia burgdorferi. Si elle est détectée rapidement, elle se traite assez facilement avec des antibiotiques. Sinon, elle peut chambouler une vie, comme celle de Sabrina Roy.