Et si on s’écoutait
En cette ère où les canaux de communication sont en essor de façon fulgurante, paradoxalement, l’écoute active décline. En ce sens, lié à l’Association des centres d’écoute téléphonique du Québec (ACETDQ), le Centre d’écoute Montérégie (CÉM) participera à la deuxième édition de la Journée de l’écoute au Québec sous le thème « Et si on s’écoutait? » qui se déroulera le 24 octobre.
Depuis 2015, Nathalie Barrette est la directrice du CEM qui, lui, a vu le jour en 2006. L’an dernier, les 30 écoutants bénévoles du centre ont prêté gracieusement leur oreille en effectuant ou en répondant à 10 115 appels nécessitant une empathique écoute. Cela représente au total plus de 4 680 heures d’écoute sans jugement.
« L’écoute est un art et c’est quelque chose qui s’est perdu dans notre société contemporaine. On s’écoute à travers les textos, mais le contact humain s’estompe », met de l’avant la directrice.
Pour une deuxième année, la chanteuse Florence K sera la porte-parole de l’événement. À ce sujet, elle répond :
« Je ne sais pas si nous avons des problèmes d’écoute ou si c’est le fait que nous recevions trop d’information. La capacité d’écoute devient fragmentée lorsque l’on est bombardé de toutes parts. Ce qui est certain, c’est que l’écoute demeure essentielle quand l’humain a besoin d’aide même si, parfois, il en a peur, de cette écoute. »
« Ce qui m’a menée vers cette cause, c’est que je suis très impliquée en santé mentale. C’est un sujet qui m’interpelle sous de multiples chapeaux, que ce soit en tant qu’accompagnatrice, que patiente, qu’étudiante ou en tant que passionnée de la chose. Quand j’ai été malade, j’ai été écoutée et, sans le vouloir, dirigée au bon endroit. C’est grâce à ce type d’intervention que je suis vivante aujourd’hui. J’ai eu la chance d’être bien entourée, mais tous n’ont pas cette chance. Certains ont peur de parler, d’autres n’ont pas les mots pour l’exprimer ou il arrive aussi que l’on soit tout simplement isolé et prisonnier de solitude », décortique Florence K, qui fait actuellement sa maîtrise en santé mentale.
« C’est grâce à ce type d’intervention que je suis vivante aujourd’hui. » – Florence K
Prendre le temps d’écouter
Le rythme de vie endiablé dans lequel nombre d’humains pataugent peut diminuer le temps d’écoute accordé à ceux qui gravitent autour de soi.
« J’aimerais avoir une recette à proposer pour contrer cet état, mais ce n’est pas le cas. Il est important de se cibler des moments, de se les créer, de les provoquer même si ce n’est pas facile, sinon, ils n’arriveront pas. Par exemple, le moment du souper en est un bon », suggère Nathalie Barrette.
Objectifs de la journée
Pierre Plourde, coordonnateur de l’ACETDQ, espère que cette journée pourra faire écarquiller les yeux et les oreilles du grand public sur cette réalité.
« Jeune ou vieux, homme ou femme, tout le monde peut connaître un moment de détresse ou de confusion. On peut être mêlé, se sentir mal dans sa peau, avoir l’impression de perdre pied. Dans ces moments-là, c’est important d’être écouté sans jugement. »
Bienfait de l’écoute active
« Un humain bien écouté est un humain qui se libère de son poids, qui se décharge du fardeau qui encombre ses épaules, qui se sent plus léger vis-à-vis ses problématiques. C’est également se sentir considéré, sentir qu’on est quelqu’un et que l’on en vaut la peine », exprime Mme Barrette quant aux vertus d’une bonne écoute.
Conférences en ligne
Pendant la journée, il y aura deux conférences en ligne, ouvertes à tous pour souligner l’importance de l’écoute et sensibiliser les citoyens de la province à l’importance de mieux écouter.
Jean-François Vézina, psychologue, auteur et conférencier, est lui-même un ancien écoutant. Dans sa conférence « Comment l’écoute m’a sauvé la vie? », il parlera de son adolescence difficile et de comment l’écoute offerte par Tel Aide a fait une différence dans sa vie. Il est ensuite devenu écoutant pour cet organisme, puis responsable de la formation. De fil en aiguille, il s’est fait psychologue pour continuer à aider les gens.
Marco Goupil, infirmier clinicien, thérapeute conjugal et familial ainsi que psychothérapeute, présentera la conférence « L’écoute, une compétence qui se cultive! » Il discutera des effets positifs d’une écoute adéquate pour l’écoutant et l’écouté. Il enchaînera avec les qualités fondamentales d’une écoute compétente et avec quelques pièges à éviter.
Il sera possible d’assister aux conférences en ligne à partir de la page Facebook à l’adresse suivante : https://www.facebook.com/ACETDQ/