La galère de la rue Benoit

Plusieurs résidents de la rue Benoit, à Chambly, n’en peuvent plus du comportement de certains de leurs voisins et demandent à la mairie de sévir davantage.

La rue Benoit semble normale à première vue. Située à proximité du boulevard Lebel et non loin du boulevard Fréchette, elle se niche dans le centre résidentiel de Chambly. Des maisons unifamiliales d’un côté, des appartements de l’autre. Rapidement, la situation se contextualise avec plusieurs condos condamnés par des planches de bois. Des chiens, dont un imposant, se baladent sans laisse dans la rue en ce mercredi matin. « Les deux derniers étés ont été compliqués, soupire Marc-André Durand, résident de la rue et propriétaire d’un service de garde d’enfants à domicile. On entend des cris et des disputes la nuit. À la teneur des propos, on sent bien que ce sont des gens intoxiqués. Le jour, lorsque je veux emmener les enfants dans le parc, les chiens se dirigent vers eux. C’est très désagréable. »

Son voisin, Olivier Palaric, est aussi très remonté. « La drogue est présente. Un pied de cannabis était planté devant un des blocs, l’an passé, et j’ai retrouvé des sachets de drogue dans le bac à sable de mon fils. » Marc-André Durand ajoute : « Il est fort possible qu’il y ait aussi de la prostitution dans la rue Rolland-Gagnon, juste derrière. » Interrogée à ce sujet, la Régie intermunicipale de police affirme n’être jamais venue sur la rue Benoit pour des problèmes de drogue.

Photos à l’appui, Olivier Palaric se plaint aussi des déchets et autres ordures laissés sur le trottoir pendant des semaines, une aubaine pour les rats et autres parasites. Las de cette situation, le résident a envoyé une pétition, le 15 juin dernier, signée par treize foyers, dans laquelle le collectif conteste auprès de la mairie la hausse de 5 % des taxes municipales. « C’est compliqué de vendre notre maison avec ces barricades en face, souligne Marc-André Durand. Cela ressemble à un ghetto. Il est vrai que la situation est moins pire depuis que les condos sont condamnés, mais les nuisances continuent un peu plus loin. »

» Un pied de cannabis était planté devant un des blocs, l’an passé, et j’ai retrouvé des sachets de drogue dans le bac à sable de mon fils. »  – Olivier Palaric

Une réaction plus forte attendue

Au courant de la situation, la mairie affirme avoir fait son possible. « Le secteur est problématique et nous avons réagi à la suite de plusieurs plaintes de citoyens, assure Micheline Le Royer, directrice du Service des communications de la Ville. Le contexte intègre diverses situations incluant des locataires et nous avons agi en conséquences selon la loi. Les autres problèmes sont du ressort de la police. »

Une analyse que partage en partie Oliver Palaric. « La mairie est toujours en action, mais je pense qu’elle pourrait probablement en faire plus, car le problème est que les taxes et l’évaluation des maisons ont été revues à la hausse alors que lorsqu’on voit la rue, je pense que cela devrait dévaluer. À mon avis, il est de la responsabilité de la Ville de s’assurer que les propriétaires entretiennent leurs édifices et que les habitants de la rue se sentent en sécurité. Je pense aussi que si des maisons étaient barricadées de bois dans la rue de certains élus, cela serait réglé rapidement. Je ne peux pas dire que la Ville ne fait rien, mais probablement pas à la hauteur des attentes des habitants de la rue. »