La démolition de la maison Boileau confirmée

Une fois leur permis obtenu auprès de la Ville de Chambly, les propriétaires de la maison Boileau pourront aller de l’avant avec la démolition du bâtiment construit vers 1820. Le conseil municipal a entériné mardi soir la décision prise le 9 mars dernier

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Une demande de classement a aussi été déposée au ministère de la Culture, mais cela n’oblige pas les propriétaires à attendre une décision avant d’aller de l’avant. La conseillère en communications du Ministère, Anne Marcoux affirmait vendredi qu’aucune visite de la maison par des experts du ministère n’était prévue.

Citoyens mobilisés

De nombreux citoyens s’étaient déplacés pour dénoncer la démolition et suggérer des solutions de rechange, comme la construction d’un musée ou d’une maison de la culture, ou encore l’achat du terrain par la Ville. Plusieurs ont demandé aux conseillers de surseoir à leur décision, le temps qu’une étude patrimoniale soit effectuée et que d’autres solutions soient envisagées.

«Personne ne veut voir cette maison détruite, moi le premier, a répondu le maire. Je l’adore, je passe devant 10 fois par jour. Mais ça fait déjà un an que la Ville travaille sur le dossier et là, nous avons les avocats [des propriétaires] sur le dos pour accélérer le processus, parce que la maison n’est plus assurable.»

La résolution a été adoptée à la majorité, seule la conseillère indépendante Francine Guay s’est opposée. Elle a dit avoir constaté la mobilisation populaire et souhaitait un moratoire pour évaluer différentes options.

Pas de gaieté de cœur

La propriétaire de la maison, Annie Tremblay, qui a assisté à la séance, dit compatir avec les citoyens et affirme ne pas en venir à cette solution de gaieté de cœur.

«Nous, ça fait longtemps qu’on est dans le dossier, mais je comprends que ce soient un choc pour la population. C’est une propriété privée, elle n’est pas considérée patrimoniale et elle n’est plus habitable.»

La propriétaire affirme qu’elle laissera le temps à la Société d’histoire et à l’Association des Amis et propriétaires des maisons anciennes du Québec de visiter la maison et d’y effectuer des relevés.

Aussi, elle réitère que pour l’instant aucun projet n’a été déposé pour une nouvelle construction. «Il y a eu des offres, mais rien de concret. Avec tout ce qui a été dit au conseil, on veut voir avec la Ville quelles sont les idées.»

Pas le rôle des Villes

Mardi soir, le maire a répété que ce n’est pas aux municipalités de protéger le patrimoine bâti, mais bien aux gouvernements de Québec et d’Ottawa, ce à quoi se sont opposés des citoyens, dont des membres de la Société d’histoire de la seigneurie de Chambly.

«La loi 82, [même si elle ne contient pas d’obligation juridique], permet aux municipalités de créer des fonds pour protéger le patrimoine. Chambly aurait pu donner l’exemple», a affirmé le président, Paul-Henri Hudon.

L’auteure Louise Chevrier ajoute que la Ville avait le pouvoir de citer la maison comme bâtiment historique mais qu’elle ne l’a jamais fait. Seule une intervention du ministre pourrait encore sauver le bâtiment, estime-t-elle.

Un inventaire patrimonial de la MRC Vallée-du-Richelieu – qui n’était pas accessible en ligne au moment de mettre sous presse- identifiait la maison Boileau comme un édifice de valeur «supérieure.» La maison fait aussi partie du circuit patrimonial de Chambly, mais n’a jamais été citée.