Journée mondiale sans tabac : baisse en Montérégie

À l’heure de la Journée mondiale sans tabac vendredi prochain, la Direction de la Santé publique constate une baisse de la consommation en Montérégie. Mais son combat continue avec l’apparition du vapotage.

La Journée mondiale sans tabac est-elle utile? Les consommateurs s’éloigneront-ils de leur cigarette le temps de 24 heures? « Tout dépend des stratégies employées autour de celle-ci, fait remarquer le Docteur David-Martin Milot, médecin-conseil à la Direction de santé publique de la Montérégie. On utilise des programmes dans les écoles ou des centres pour adultes. On veut souligner des messages pour qu’ils soient au final mémoriser. Nous avons agi sur la norme sociale afin de déconstruire l’image que fumer est ‘cool’. »

« Certains passent des heures à vapoter sans savoir quelle quantité de nicotine inhalée. » – Alexandra Hassan

Selon les chiffres de l’organisme, Les consommateurs montérégiens sont passés de 24% en 2008 à 15 % en 2021. « C’est une baisse de 40%, poursuit le spécialiste. Nos enquêtes prouvent que la consommation de tabac, alcool et cannabis a aussi baissé chez les 12-17 ans. Les politiques d’environnement sans fumée et de distance par rapport aux lieux publics ont porté leurs fruits. »

Mais alors que le phénomène de la cigarette se réduit, voici le vapotage qui se popularise surtout chez les jeunes. « On assiste à une banalisation de ce dernier, regrette Alexandra Hassan, inhalothérapeute au Centre d’abandon du tabagisme de Montérégie. Les défenseurs du vapotage disent que c’est juste de la vapeur d’eau. Or, il subsiste un danger qui n’est pas quantifiable. Certains passent des heures à vapoter sans savoir quelle quantité de nicotine inhalée. De plus, le phénomène est encore trop jeune pour en connaître les dégâts sur le long terme. Le cerveau se développe jusqu’à 25 ans et on sait que cela affecte la mémoire et la concentration. »

Une loi est d’ailleurs récemment passée pour empêcher les magasins de vapotage de vendre des produits avec des saveurs intégrées, afin justement d’éviter la popularité. « Mais cette loi est contournée car on retrouve les liquides sans saveurs en vente à côté des saveurs elles-mêmes, ajoute Alexandra Hassan. On ne connait pas encore les impacts lorsque le propylène glycol est dans les poumons. On constate seulement que les jeunes sont essoufflés sans avoir encore pu faire de lien. »

Quatre points de service en Montérégie-Centre permettent d’accueillir des fumeurs souhaitant arrêter. « Nous les traitons sans délai, assure l’inhalothérapeute. Leur motivation joue beaucoup dans leur succès à arrêter. On peut les recevoir physiquement ou par téléphone. Le service est gratuit. »

Pour inciter les gens à arrêter de fumer, la spécialiste possède plusieurs arguments. « Lorsque vous fumez, vous inhalez 7 000 produits chimiques dont 70 provoquent des cancers, des maladies cardio-vasculaires ou pulmonaires. » De son côté, David-Martin Milot a une astuce pour s’adresser aux jeunes. « On leur dit qu’ils seront plus vite essoufflés. Leurs dents vont aussi jaunir, ils vont avoir mauvaise haleine et offrir de problèmes érectiles. C’est assez convainquant en règle général. »

Pour arrêter de fumer, vous pouvez vous rendre au CLSC de Richelieu, 300, rue de Marieville à Richelieu ou le contacter au 450-658-7561.