Jean-François Mercier se défend d'être sexiste

CONTROVERSE. L’humoriste Jean-François Mercier qui réside à Carignan a été pointé du doigt par un grand nombre d’internautes qui l’accusent d’avoir alimenté la culture du viol, d’être raciste et sexiste après avoir publié un commentaire controversé sur so

Malgré les 23 500 j’aime récoltés sur sa publication diffusée le 5 juillet, l’humoriste a décidé de se retirer du réseau social pour un certain temps, en admettant que les commentaires haineux qu’il a reçus l’aient affecté.

Voici les propos qui ont déclenché ce débat : « Pensée du jour. S’habiller sexy et de déhancher de manière suggestive dans une discothèque pour ensuite se plaindre des regards insistants des hommes, c’est un peu comme manger de la crème glacée dans un village éthiopien et de dire « coudonc calice, pas moyen de manger un cornet icitte sans se faire regarder! » »

Le lendemain, l’humoriste a tenté de s’expliquer sur la même plateforme. Il avoue avoir été abasourdi et ne pas comprendre ce qu’il a fait de mal.

Selon lui, si on lit le statut qu’il a écrit, il n’y a pas de viol ni d’intention au viol, encore moins de mépris envers les femmes. L’humoriste estime que ce sont des intentions qui lui ont été prêtées. C’est pour cette raison qu’il ne s’excusera pas, puisqu’il estime ne pas avoir à s’excuser pour un geste qu’il n’a pas commis.

« Oui on est responsable de ce que l’on dit. Par contre, je ne peux pas être responsable de ce que tu comprends. Je suis assez intègre. Je vais assumer ce que je pense. Mais je ne vais pas assumer ce que tu penses que je pense », justifie Jean-François Mercier.

Il ajoute avoir sondé les femmes de son entourage pour voir si ces propos les ont choqués.

« Évidemment, les femmes de mon entourage me connaissent, alors elles savent que mon fond est bon. Résultat : les femmes à qui j’en ai parlé trouvent elles aussi que la réaction est complètement disproportionnée. Ça a au moins ça de rassurant, les femmes qui me connaissent m’apprécient. Ce sont celles qui ne me connaissent pas qui m’haïssent », ajoute l’humoriste.

Ce dernier se défend également d’être féministe, puisqu’il est pour l’égalité entre les hommes et les femmes, malgré les blagues qu’il fait.

« Je suis persuadé qu’on peut faire des blagues sexistes sans être sexiste, qu’on peut faire des blagues racistes sans être raciste, au même titre qu’on peut faire des blagues de meurtres sans être un meurtrier. Ça semble être un concept extrêmement difficile à saisir pour certains », peut-on lire sur la page Facebook de l’artiste.

La chroniqueuse du Journal Métro Judith Lussier a d’ailleurs consacré son billet d’aujourd’hui sur cette affaire. En voici un extrait :

« Évidemment, entre «les regards insistants des hommes» dont parle Jean-François Mercier et le viol, il y a un océan de différence. Pourtant, le corolaire est le même : si les femmes subissent le regard insistant des hommes, c’est qu’elles ont couru après. Jamais il n’est présumé qu’une femme puisse désirer être sexy pour son propre plaisir, pour celui d’une personne autre que celle qui la regarde en bavant, pour être confortable, pour éviter d’avoir chaud. Cette présomption ne s’arrête pas à la discothèque. Elle suit les femmes au gym, à l’épicerie, sur la piste cyclable, partout où le fait de porter une camisole ou un short (ou même quelque chose de zéro sexy) fait d’elles des biens de consommation parce que si elles s’habillent de la sorte, c’est qu’elles veulent être dévorées du regard. C’est quelque chose de continuel et fatigant, que peu d’hommes vivent en faisant leur jogging torse nu, en se déhanchant dans une discothèque, ou un mangeant un cornet de crème glacée. »