Janie gravira les Açores malgré son handicap

VOYAGE. Janie Beaudoin, une jeune femme de 19 ans atteinte de paralysie cérébrale, réalisera plusieurs de ses rêves en juin prochain lorsqu’elle s’envolera vers les Açores avec un groupe d’étudiants en Techniques d’éducation spécialisée au Cégep du Vieux-

C’est grâce au projet Les Caravaniers de l’impossible, mis sur pied par le professeur Jean-François Martin, que la Marievilloise pourra vivre cette expérience unique. C’est en 2008 alors qu’il se rendait au Machu Picchu  avec des adultes souffrant de trisomie 21 que l’enseignant a eu l’idée de faire vivre un périple semblable à des personnes ayant une déficience motrice.

«Je me suis dit que c’était dommage que des personnes à mobilité réduite ne puissent pas vivre une telle expérience», raconte M. Martin.

Il avait songé à l’époque à utiliser un sac pour transporter des individus ayant un handicap, mais cela lui a pris plusieurs années pour découvrir que cet équipement existait déjà. C’est l’une de ses étudiantes qu’il l’a mis en contact avec une jeune femme qui voyageait malgré sa déficience motrice. Elle découvrait des endroits inaccessibles sur le dos de son copain grâce à un sac créé spécifiquement pour elle par les Ateliers Forest à Québec.

C’est cette découverte qui a permis à Jean-François Martin de commencer son projet il y a six mois. Il a d’abord recruté dix étudiants en éducation spécialisée pour transporter les personnes à mobilité réduite durant l’expédition. Ils seront chacun à leur tour des porteurs pour des périodes de 15-30 minutes et leur expérience sera considérée comme un stage.

M. Martin a ensuite trouvé les cinq participants ayant une déficience motrice par le biais d’organismes. Le critère principal de sélection était que ceux-ci ne devaient pas peser plus de 45 kg afin que les porteurs puissent réussir à les transporter.

C’est via la page Facebook du Camp Massawippi, un camp adapté pour les enfants handicapés, que Janie Beaudoin a été informée du projet. Elle a alors contacté immédiatement M. Martin pour lui faire part de son intérêt.

«J’ai toujours voulu dépasser mes limites et voyager était la première étape que je voulais faire», affirme la jeune femme.

L’enseignant l’a donc dans un premier temps invitée à participer à un rallye pour voir ses capacités. Puisque Janie ne pouvait pas écarter ses jambes suffisamment pour s’asseoir sur le banc installé à même le sac, elle a plutôt utilisé une joëlette, un fauteuil tout-terrain à une roue devant être poussé et tiré. Seulement d’emprunter les escaliers était une expérience nouvelle pour elle.

«Je dois accorder ma confiance la plus totale aux personnes qui me transportent et me guident», déclare-t-elle.

C’est une semaine après le rallye qu’elle a appris qu’elle pourrait faire partie du projet Les Caravaniers de l’impossible. «Je ne pouvais pas sauter alors j’ai crié. J’ai hâte de voir les paysages. Je suis certaine que ça va sortir tout le monde de sa zone de confort et que je vais revenir super épanouie», lance-t-elle, emballée.

Le 20 décembre, Janie Beaudoin a participé à un rallye dans le centre-ville de Montréal et elle effectuera des randonnées plus intensivement à compter du mois de février. Elle vend présentement des savons artisanaux chez Tout Pour Toutou, un magasin pour animaux à Marieville appartenant à sa mère, pour financer le voyage d’une valeur totale de 30 000 $ pour les 18 voyageurs. Les personnes qui désirent l’encourager peuvent aussi faire des dons à l’adresse www.gofundme.com/lescaravaniers.

«C’est la preuve que tout est réalisable quand on a les bons moyens», conclut-elle.