« Incompréhensible » pour la fille de Francine Bissonnette après la libération conditionnelle de Daniel Déry

Francine Bissonnette a été étranglée à mort par son conjoint Daniel Déry il y a cinq ans à Chambly. Le meurtrier a obtenu une semi-liberté mercredi. C’est l’incompréhension totale pour Geneviève Caumartin, la fille de la victime.

« J’ai peur pour moi et ma fille de le croiser dans la rue. On pourrait le voir n’importe où et je ne sais pas comment je pourrais réagir. » C’est dans la plus grande incompréhension que Geneviève Caumartin a appris la nouvelle mercredi matin par un agent au téléphone.

Contactée par le journal, elle dit ne pas comprendre cette décision. « Il y a de l’incompréhension. Je me demandais si c’était une blague, surtout après les propos qu’il a tenus à l’audience. »
En effet, la semi-liberté de M. Déry lui a été accordée, même s’il exprime encore une « aversion » pour sa victime, minimisant les faits. « Votre discours “glisse” par moments, alors que vos propos sont légèrement accusateurs et teintés de reproches envers la victime », peut-on lire dans la décision de la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC). Cependant la CLCC a accepté de donner une liberté partielle à M. Déry avec plusieurs conditions comme celle de ne pas se rendre à Brossard et ni à Chambly, lieu du crime, sans l’accord officiel de son agent de libération conditionnelle. « Il s’est même opposé à l’audience à cela, mais il devra s’y soumettre. Chambly est quand même la ville où il a commis le meurtre! » d’ajouter Mme Caumartin.

Rappel des faits
M. Déry avait été accusé dans un premier temps de meurtre au deuxième degré impliquant au maximum une peine d’emprisonnement à perpétuité. Finalement, il a été condamné pour homicide involontaire avant le début de son procès et s’est vu imposer une peine de 12 ans de pénitencier. L’inculpation pour homicide involontaire provenait d’une entente entre la Couronne et la défense. C’est finalement cinq ans de prison qu’il aura effectués pour avoir, le 5 juin 2016, étranglé Francine Bissonnette avec une ceinture, dans le lit conjugal, après l’avoir frappée et poussée.

Selon son équipe de gestion de cas (EGC), cinq ans après, son « empathie à l’égard de la victime demeure à approfondir. » Elle indique cependant un risque de récidive violente « faible » et un potentiel de réinsertion sociale « élevé. »

Il n’a cependant pas obtenu une libération conditionnelle totale et demeure dans un centre d’hébergement communautaire. Il devra y effectuer un programme de 13 semaines spécialisé en violence conjugale. Il a indiqué vouloir venir en aide aux hommes violents.

En détention, son agent correctionnel indique qu’il a suivi avec succès des ateliers pour se calmer et gérer ses émotions tout en travaillant à la bibliothèque.