Immigrants à franciser à l’aide du Plan d’action pour protéger la langue

Devant l’immigration en croissance, l’organisme chamblyen Intégration compétences ignore toujours s’il bénéficiera des investissements du Plan d’action en français en matière de francisation, volet immigration.

Un budget de 320 M$ sera alloué pour augmenter la francisation des travailleurs étrangers temporaires. Québec entend exiger la connaissance du français des travailleurs étrangers temporaires (autres qu’agricoles) lors d’une demande de sélection temporaire. « Ce que l’on comprend, c’est que les travailleurs qui voudront renouveler un permis de travail devront avoir au moins un niveau 4 », résume David-Simon Boisvert, qui coordonne les activités en immigration à l’organisme. Il explique qu’un niveau 4, bien qu’encore débutant, représente un niveau fonctionnel en français. « C’est être capable d’avoir des dialogues dans sa société d’accueil, comme aller à l’épicerie et être capable d’échanger sans avoir un interprète ou des traducteurs de téléphone », ajoute-t-il. M. Boisvert chiffre à 12 le nombre de niveaux. Approximativement, il avance que plus ou moins une année est nécessaire pour atteindre le quatrième niveau. « Ça va demander une collaboration avec les entreprises pour libérer du temps de travail pour accommoder ces personnes à suivre des formations à des heures décentes », affirme le coordonnateur. 

Québec soutient que deux faits liés à l’immigration semblent avoir un effet important sur l’accélération du déclin de l’utilisation du français au Québec : la croissance importante du nombre de résidents non permanents au cours des dernières années et une utilisation moins importante du français chez les personnes immigrantes récemment admises au Québec.

En effet, le nombre de résidents non permanents est en forte croissance au Québec. Selon les plus récentes estimations démographiques de Statistique Canada, au premier trimestre de 2024, le nombre de résidents non permanents au Québec atteindrait plus de 560 000 personnes. C’est une augmentation considérable, sachant que l’on en dénombrait 86 065 en 2016, ce qui représenterait une augmentation de près de 550 % en huit ans à peine.

Selon les données du recensement de 2021, le tiers des résidentes non permanents du Québec avaient l’anglais comme première langue officielle parlée. La même tendance est observée en ce qui concerne la langue de travail.