Imbroglio autour de la Clinique des jeunes du bassin de Chambly

Le candidat du Parti québécois dans la circonscription de Chambly, Christian Picard, souhaite que la Clinique des jeunes du bassin de Chambly (CJBC) offre des services durant cinq jours au lieu de trois.
Dans un communiqué publié le 8 mai dernier, le représentant péquiste écrit : « L’objectif de cette clinique est de fournir des services préventifs et curatifs aux adolescents et jeunes adultes, notamment ceux qui présentent plusieurs facteurs de risque. Or, l’achalandage est en hausse et il est important de porter une attention particulière à la santé de nos jeunes. Une fois député, je ferai les démarches afin que les budgets et ressources soient ajustés selon les besoins et l’augmentation de l’achalandage ».
Marie-Josée St-Aubin, directrice générale de la CJBC se dit « surprise » par la sortie du candidat. « J’ai appris par les journaux qu’il y a plus d’achalandage; j’étais surprise de constater ça. M. Picard ne nous a pas contactés au cours des trois dernières années. »
Elle précise qu’il y a un « achalandage normal. Le nombre a légèrement augmenté; il n’y a pas de liste d’attente et on suffit largement à la demande. Cinq jours, ce n’est pas une orientation qu’on se donne nécessairement en tant qu’administrateurs ». La directrice générale ajoute : « quand on gère une clinique, c’est s’adapter aux besoins de nos jeunes et ce n’est pas nécessairement ouvrir cinq jours, mais plutôt bonifier l’offre de services en les augmentant et en les diversifiant ».
Sandra Bolduc, présidente du conseil d’administration de la CJBC, a précisé au journal que l’organisme « travaille depuis un an avec le ministère (Santé et Services sociaux) », sans en dire plus.
Marie-Josée St-Aubin a tenu à préciser que la CJBC « n’est pas une clinique régie par le Centre intégré de santé et des services sociaux (CISSS). Il (celui-ci) est un partenaire dans nos activités en nous fournissant des médecins. La clinique est un organisme communautaire où sept personnes (membres du CA) prennent des décisions autour d’une table ».

Autre son de cloche

Joint au téléphone, Christian Picard persiste et signe : il y a eu « augmentation constante. Mon fils est un utilisateur et il se cogne le nez sur la porte d’une clinique fermée les jeudis et vendredis. Les rapports le montrent, poursuit le candidat ».
« Quand on gère une clinique, c’est s’adapter aux besoins de nos jeunes et ce n’est pas nécessairement ouvrir cinq jours, mais plutôt bonifier l’offre de services en les augmentant et en les diversifiant. » – Marie-Josée Aubin
« Quelqu’un qui travaille là devrait être heureux qu’il y ait quelqu’un qui souhaite aider la clinique à améliorer la santé des jeunes. C’est clairement, enchaîne Christian Picard, un enjeu d’accès aux services. »
Les rapports d’activités, dont le Journal de Chambly a obtenu copies, montrent une hausse en 2016-2017 par rapport à 2015-2016. Le nombre total de rendez-vous donnés au cours de 2015-2016 (période de l’année financière qui s’est terminée au 31 mars 2016) indiquent 2 736. En 2016-2017, soit la même période de l’année financière se terminant le 31 mars 2017, le nombre grimpe à 2 885. Il y a eu 149 de plus.
Les deux rapports font état de commentaires et d’observations. Frédéric Martin, travailleur social écrit dans le rapport de 2015-2016 : « Le nombre de demandes continue d’augmenter et nous avons en ce moment une liste d’attente d’environ deux mois ».
Dans le rapport de 2016-2017, on souligne que « la CJBC a l’un des services en travail social ayant les listes d’attente les plus courtes de la région et du CISSS M-C ».
La clinique dessert les jeunes de 12 à 24 ans pour des services médicaux et sociaux. En 2016-2017, 56 % des clients venaient de Chambly, 13 % de Marieville, 12 % de Carignan, 7 % de Saint-Mathias-sur-Richelieu, 1% de Sainte-Angèle-de-Monnoir, et 5 % des autres municipalités.