Hospitalisé plusieurs semaines pour une grippe

Patrick Léonard, 47 ans, était en parfaite santé avant de contracter le virus de la grippe à la mi-janvier. Depuis, il est hospitalisé et a vécu plusieurs complications.
Sa conjointe, Josyane Gratton, ne croyait pas, avant la mésaventure de son mari, qu’une grippe pouvait rendre quelqu’un aussi malade au point de passer près de mourir. Son conjoint a passé plusieurs semaines aux soins intensifs ou intermédiaires. Le 5 mars, il a pu gagner une chambre à l’étage.
Le 16 janvier, le père de quatre enfants, âgés de 12 à 17 ans, est entré au travail comme à l’habitude. Le soir, à son retour, il était grippé. Les deux autres journées de la semaine, il n’a pas été au travail. Sa conjointe ne l’avait jamais vu manquer du travail auparavant. Quatre jours après l’éclosion des premiers symptômes, la fièvre persistant, il a demandé à sa femme d’appeler l’ambulance. « Je lui ai dit qu’on n’appelait pas une ambulance pour une grippe. Dans ma tête, on ne meurt pas d’une grippe, ça ne se peut pas », raconte-t-elle.
Mme Gratton a reconduit son mari à l’hôpital du Haut-Richelieu le 21 janvier. On a diagnostiqué chez lui une importante pneumonie et il a testé positif pour l’influenza. Le lendemain, alors qu’elle était au travail, la résidante de Saint-Mathias-sur-Richelieu a reçu un appel de l’hôpital. « On m’a dit qu’ils allaient l’intuber et qu’ils le transféraient aux soins intensifs, relate-t-elle. J’ai demandé à lui parler. J’ai juste eu le temps de lui demander “ Es-tu correct? “ Il m’a dit qu’il était terrorisé. »
Les médecins l’ont ensuite endormi. « J’ai pensé naïvement qu’ils le réveilleraient le lendemain, dit-elle. Je suis allée le voir et on m’a dit que son état était pire que la veille. Comment, après vingt-quatre heures aux soins intensifs, peux-tu être pire? »

« Dans ma tête, on ne meurt pas d’une grippe, ça ne se peut pas. » – Josyane Gratton

Transfert à Montréal

Le 24 janvier, M. Léonard a été transféré à l’hôpital Sacré-Cœur de Montréal. Un endroit où l’on dispose d’une expertise relativement au traitement des pathologies respiratoires sévères. « On m’a dit qu’il fallait le transférer maintenant, qu’on ne pouvait pas attendre qu’il soit trop instable », raconte Mme Gratton.
Celle qui œuvre dans le domaine de la santé et qui a déjà travaillé dans un hôpital ajoute avoir déjà vu des transferts en ambulance.
« Habituellement, seulement une infirmière accompagne, indique-t-elle. Là, il y avait une infirmière, une médecin résidante et un inhalothérapeute. Ce n’était pas bon signe. Avant mon départ, ils m’ont demandé de donner des nouvelles. Quand c’est bénin, ils ne demandent pas ça. »
Une semaine après son arrivée à l’hôpital Sacré-Cœur, son état ne s’était pas amélioré. Ils ont pensé lui faire une trachéotomie, mais son état était trop instable. On a couché M. Léonard sur le ventre afin de faire sortir les sécrétions. « Il y avait des chances que ça améliore ou que ça empire », mentionne Mme Gratton.
Dans le cas de son conjoint, elle précise qu’il a failli mourir parce que les sécrétions sont sorties d’un coup notamment par le tube qui lui fournissait de l’air. « Les médecins ont été appelés d’urgence dans sa chambre », rappelle-t-elle. Les spécialistes ont ensuite procédé à la trachéotomie.
Ils ont entrepris des manœuvres de réveil vers le 4 février pour ne réussir que deux jours plus tard. Juste à temps pour la fête de l’une de ses filles, le 7 février.

Conséquences

Durant le séjour de M. Léonard à l’hôpital Sacré-Cœur, sa famille a vécu des montagnes russes d’émotions. Des jours, ça allait mieux, d’autres moments étaient pénibles. Il a dû être recevoir des traitements de dialyse vingt-quatre heures par jour. Aux dernières nouvelles, son système rénal se rétablissait. Mme Gratton était confiante qu’il ne soit pas tenu de faire de la dialyse à vie. Une bonne nouvelle pour cette famille, qui aime faire du camping et voyager. Cela aurait été plus difficile s’il avait eu à recevoir régulièrement des traitements.
Au début mars, les médecins ont retiré la trachéotomie. L’homme a été gavé pendant un certain temps, mais il a depuis recommencé à manger.
M. Léonard doit réapprendre à marcher parce que ses muscles se sont atrophiés durant son coma artificiel. « Il n’est pas encore rendu à marcher. Pour le moment, il réussit à se tenir debout quelques instants », indique sa conjointe. Sa dextérité revient peu à peu. Il a également perdu de la vision, qui revient graduellement.
Sa conjointe s’est réjouie de tous ses progrès. « On l’a ramené. On l’a sauvé!, s’exclame-t-elle. Il respire seul, c’est déjà beaucoup. »
Ses proches attendent son transfert vers l’hôpital du Haut-Richelieu. Par contre, ils ne savent toujours pas quand il pourra rentrer à la maison.

Vacciner

Les membres de la famille Léonard ne s’étaient pas fait vacciner pour la grippe. Mme Gratton et son conjoint ne croyaient pas à son efficacité. Aujourd’hui, celle-ci affirme que dorénavant, toute la famille se fera vacciner chaque année et pour la vie. « Même si ce n’est pas la bonne souche, on aura essayé, dit-elle. N’importe quoi pour ne pas se ramasser avec des conséquences énormes. »
La relationniste du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Nord-de-l’Île-de-Montréal, qui chapeaute l’hôpital Sacré-Cœur, souligne que pour ce type de virus, des patients de cet âge sont rares. Le médecin traitant n’était pas disponible pour répondre aux questions.
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