Hausse des ITSS au Québec

Une hausse marquée des infections transmises sexuellement et par le sang (ITSS) a été constatée, renforcée par la pandémie et le manque d’occasions d’en faire la prévention.

On rapportait à la clinique L’Actuel que dans la dernière année au Québec, les cas de chlamydia ont augmenté de 18 %. Pour la gonorrhée, la hausse est de 53 % et l’augmentation des cas de syphilis est de 128 %.

Moins de prévention

Au CISSS de la Montérégie-Centre, on indique qu’ « il est possible qu’il y ait eu une difficulté d’accès aux services en lien avec la pandémie ou que certaines personnes aient préféré retarder le moment de la consultation ». D’un autre côté, on ajoute qu’ « il est possible que les personnes aient eu moins de facteurs de risque d’acquisition d’une ITSS : les personnes ont possiblement rencontré moins de partenaires sexuels ou de nouveaux partenaires sexuels. Les lieux de socialisation sexuelle tels que les saunas et les bars étaient fermés, les rassemblements étaient interdits, mais les rencontres demeuraient possibles via les applications mobiles et les réseaux sociaux ou lors de rassemblements dans divers lieux publics extérieurs. »

« On parle encore beaucoup des ITSS, mais avant, on avait peur de contracter le VIH (…) » – Sandra Bolduc

Le journal s’est entretenu avec la directrice générale de l’organisme POSA Sources des Monts, qui offre plusieurs services et ressources aux jeunes, notamment en matière de santé sexuelle. Les services offerts à la Clinique des Jeunes du Bassin de Chambly (CJBC) font partie des ressources de l’organisation. «  À la clinique, on fait du dépistage d’ITSS et de la prévention également. On y offre plein de services en matière de prévention des grossesses. On fait de la pose de stérilet, des prises de sang, des vaccins en lien avec la santé sexuelle, etc. On couvre tout le territoire du CLSC de Richelieu. C’est pour les 12-24 ans, et il faut appeler pour prendre rendez-vous. »

Selon Mme Bolduc, la COVID a fait en sorte qu’il y ait moins d’occasions d’intervenir auprès des jeunes pour faire de la prévention. « Il y avait moins de proximité entre les infirmières et les élèves dans les écoles secondaires en raison de la crise sanitaire. On a plutôt fait des publicités de sensibilisation pour les enjeux qui se rapportent à la pandémie, tels que la montée de la violence, mais on a un peu laissé de côté la sensibilisation quant à la santé sexuelle des jeunes. » Questionnée à savoir si le problème était lié à un phénomène générationnel, Mme Bolduc  répond qu’« on parle encore beaucoup des ITSS, mais avant, on avait peur de contracter le VIH car on pensait qu’on allait en mourir. Aujourd’hui, c’est un peu plus banalisé car ça se soigne. »

De la sensibilisation à la maison

Selon Mme Bolduc, « il faut reprendre le dessus sur la sensibilisation auprès des jeunes », notamment en entamant la discussion à la maison, « en donnant des condoms à son enfant et en lui partageant les informations pertinentes. Il n’est pas nécessaire de faire un discours d’une heure là-dessus, mais puisqu’on ne peut empêcher les jeunes d’avoir une sexualité, on peut leur apprendre à en avoir une bonne ».