Futur de Chambly : trouver l’équilibre urbain

À la demande de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), la MRC de la Vallée-du-Richelieu (MRCVR) a commenté le Plan métropolitain d’aménagement et de développement révisé. L’organisme y présente des principes importants pour l’avenir de Chambly et de Carignan.

Chambly et Carignan s’urbanisent, en témoignent les divers projets immobiliers sur leurs territoires. Afin de garder le contrôle de ce développement urbain, la CMM présente son Plan métropolitain d’aménagement et de développement révisé (PMADR) et a demandé à la MRCVR de le commenter.

Avant toute chose, ce PMADR se base sur le concept de ville des 15 minutes. « Il consiste à repenser les villes à échelle humaine où les habitants peuvent satisfaire la plupart de leurs besoins quotidiens à moins de 15 minutes à pied ou à vélo, souligne la MRCVR. Ce concept a gagné en popularité en 2020 lorsque la pandémie mondiale de la COVID-19 a forcé les villes à repenser l’aménagement de l’espace pour faire face à la crise sanitaire, en plus de la crise climatique. Adoptée par le réseau mondial des villes pour le climat C40 et par ONU-Habitat, cette vision est également préconisée par d’autres organisations internationales telles l’Organisation mondiale de la santé et le GIEC, spécialisé sur l’évolution du climat, dans son rapport d’avril 2022. »

Ainsi, l’ensemble des services tels que la santé, l’éducation ou encore les commerces doivent se trouver à distance raisonnable de chaque habitation de Carignan et de Chambly. Un défi qu’explique la MRCVR.

« Tout ceci est l’objectif ultime du PMADR. Cette planification doit être faite dans un exercice rigoureux et appliqué aux caractéristiques du milieu dans le but de s’assurer de l’intégration des aménagements. »

Du pouvoir à la MRC

Alors que ce plan vise à permettre à près de 75 % de la population de vivre dans une zone piétonnière remplissant cet objectif d’ici 2046, la MRC de la Vallée-du-Richelieu tient à avoir son mot à dire sur ce sujet. « Les milieux de vie visés par ces cibles et les aménagements actuels varient grandement à travers la CMM. Nous trouvons que chaque MRC devrait pouvoir déterminer les critères pour qualifier l’accessibilité piétonne de son territoire. »

» Repenser les villes à échelle humaine. » – MRCVR

Les milieux de vie complets et durables font partie de l’une des trois grandes orientations de cette réflexion. La gestion des milieux naturels, pour conserver une approche écologique et des milieux agricoles, en fait partie. « Nous demandons que la préservation des milieux naturels soit ajoutée aux critères d’analyse pour l’agrandissement du périmètre métropolitain, poursuit la MRCVR. Nous croyons que leur protection contribue aux activités agricoles, et vice versa, et l’analyse des demandes doit se faire en considérant de façon globale et complète la zone agricole. »

Clarifier la possibilité de modifier le périmètre urbain aiderait aussi la MRCVR dans la gestion de projets.

« Dans certains cas spécifiques, il pourrait être pertinent de déposer une demande d’agrandissement de périmètre métropolitain, pour des projets d’envergure importante, économiques ou autres, estime l’organisation. Dans tous les cas, la demande que nous adressons à la CMM est de définir clairement des critères qui permettraient des modifications au périmètre métropolitain, pour que les attentes soient plus claires de part et d’autre. »

Par ailleurs, un secteur de Chambly est visé particulièrement dans cette analyse. Il s’agit de l’intersection entre les boulevards Fréchette et Brassard, plus précisément à proximité du stationnement incitatif, où l’implantation de logements sera limitée, selon les désirs de la MRCVR. « Avec les contraintes techniques réelles, les servitudes et les ententes en cours dans ce secteur, il n’est pas envisageable d’intégrer la densité à cet endroit. Le seuil minimal de densité en vigueur actuellement se situe à 30 logements par hectare. Dans le PMADR, la CMM a proposé 60 log/ha. Nous demandons 45 log/ha. La démonstration a été faite à l’échelle de la MRCVR que les espaces disponibles, selon les espaces vacants et à redévelopper sont suffisants pour combler les besoins en logements selon un horizon 2041. Nous souhaitons également que soit respectée la planification locale qui a été élaborée par les villes. Les choix de planification de la ville ont été axés vers la route 112. Cet endroit n’est pas compatible avec la planification locale. »

Déployer les transports publics

D’ailleurs, le service de transports publics, déjà modifié depuis juillet dernier afin de s’intégrer au mieux avec le REM, en plus de l’augmentation de passages de bus dans les villes environnantes, est susceptible de se développer aussi d’ici les prochaines années. « Pour l’ensemble de la MRC de la Vallée-du-Richelieu, nous souhaitons un déploiement du transport en commun davantage focalisé sur les déplacements en couronne sud, en termes de fréquence et de multiplication des destinations. Les adaptations demandées au niveau de la densification selon la planification locale sont grandes et devront être obligatoirement soutenues par une offre de transport en commun appropriée. »