Fini les stationnements payants à Chambly

Depuis le 6 novembre, les utilisateurs des stationnements à Chambly n’ont plus à payer. Lors de la séance du conseil municipal du 5 novembre, la mairesse de Chambly, Alexandra Labbé, et son équipe de Démocratie Chambly ont mis fin à cette pratique instaurée en 2016.

« La décision a été réfléchie et soutenue par des chiffres qui ont été remis à l’ensemble des élus », soutient d’emblée Mme Labbé.

La Ville estime que les horodateurs généraient des profits d’un peu plus de 100 000 $ annuellement. La mairesse souligne que considérant que les élus avaient adopté en juin une résolution permettant aux résidants des villes avoisinantes d’obtenir la gratuité, cela enlève la possibilité de moduler les tarifs comme présentés lors de sa campagne aux élections partielles.

De plus, la Ville aurait dû investir 42 000 $ pour doter le stationnement du Pôle culturel de Chambly d’horodateurs afin qu’il soit en harmonie avec le secteur. « On a un protocole d’entente avec la SPEC (qui gère la programmation des spectacles) pour offrir la gratuité aux spectateurs », indique Jean-François Auclair, directeur général par intérim.

Également, les stationnements payants avaient été « vendus » à l’époque pour créer un fonds pour la maison Boileau, ce qui n’est plus nécessaire.

Mme Labbé assure que les horodateurs seront vendus, mais les modalités de cette transaction et l’identité des acheteurs ne sont pas connues pour le moment.

Commerçants

L’administration a pris cette décision également pour aider les commerçants du Vieux-Chambly. Selon un sondage mené par la Chambre de commerce et d’industrie du Bassin de Chambly concernant les stationnements payants, plus de la moitié soutiennent avoir des inquiétudes en lien avec l’achalandage depuis leur instauration.

Sébastien Dion, président de la CCIBC, souligne que la Ville a pris une décision en connaissant les préoccupations des commerçants. Cependant, il n’a pas voulu se positionner sur la décision. « On ne peut pas savoir tout de suite si ça aidera ou non les commerces. On le saura avec les années », dit-il.

Bien que les horodateurs disparaîtront, la Ville songe toutefois à moduler la durée maximale accordée aux voitures stationnées.

« La décision a été réfléchie et soutenue par des chiffres qui ont été remis à l’ensemble des élus. » – Alexandra Labbé

Controverse

La décision n’a pas été prise sans heurt. Durant la séance, les conseillers Luc Ricard et Serge Gélinas ont demandé que ce point soit reporté afin de mieux étudier le dossier. Les quatre conseillers indépendants ont voté en faveur de le repousser tandis que ceux de Démocratie Chambly ainsi que la mairesse, soit cinq personnes, ont voté pour maintenir le point.

M. Gélinas a souligné que la Chambre de commerce et d’industrie du Bassin de Chambly a proposé des solutions qui méritent d’être analysées avant de prendre une décision. La conseillère Julie Daigneault l’a accusé de « faire de l’obstruction », puisqu’il n’en avait pas parlé durant les séances de travail du dossier.

Les élus ont ensuite procédé au vote et le poids de Démocratie Chambly a mené à l’adoption de la résolution, mettant ainsi fin au stationnement payant.

En conférence, M. Auclair et Mme Labbé ont fait valoir que l’argent récupéré par les horodateurs représentait une infime partie du budget de fonctionnement de la Ville.

Fonds PHAC

Avec l’arrivée des horodateurs, le fonds PHAC, soit pour le patrimoine, l’histoire et les activités culturelles, avait été créé. Un montant de plus de 300 000 $ a été accumulé depuis 2016, dont seulement une tranche de 10 % a été réinvestie dans l’église Saint-Joseph et à l’Ensemble Vocal Via Voce.

Des annonces sur la façon dont sera utilisé ce montant seront rendues publiques éventuellement, assure la mairesse. Il n’a pas été possible d’en savoir plus.

M. Auclair précise qu’aucune somme recueillie grâce aux horodateurs n’a été investie afin d’aider les commerçants du Vieux-Chambly.