Fin du Festival Juste pour Rire : l’espoir de rire à nouveau
La fin du festival Juste pour Rire est une onde de choc dans le monde de l’humour québécois. Pour l’artiste chamblyen Philippe Laprise, la surprise est totale.
D’un naturel rieur, Philippe Laprise l’était forcément moins au moment de parler du festival Juste pour Rire, annulé pour cet été en raison de problèmes financiers. « Je ressens beaucoup de tristesse, soupire l’humoriste chamblyen. On voulait tous faire ce festival, car il était énorme! Il aidait la relève pour soutenir les jeunes afin de se faire connaître et permettait aux anciens de se relancer. Je ne m’attendais vraiment pas à cette annonce. C’est une amie qui me l’a appris par texto et ensuite, j’ai vu tomber les communiqués comme tout le monde. »
À l’évocation du festival, Philippe Laprise se souvient de l’un de ses meilleurs moments dans sa carrière.
« J’ai partagé la scène avec plein de monde! Le meilleur moment pour moi est mon premier gala. Cela fait à peu près 20 ans. Les portes du théâtre Saint-Denis s’ouvraient et je remportais le prix de la Révélation. Ce moment précis m’a donné envie de poursuivre cette carrière. »
Désormais, l’été 2024 se fera sans l’une des scènes de l’humour les plus exposées dans le monde. « C’est assez étrange, car l’humour se porte très bien au Québec, poursuit l’humoriste. Les galas sont tout le temps pleins. De mon côté, j’ai divers projets, dont une tournée. »
Le festival, mais aussi les gags
Mais le Juste pour Rire ne représente pas que le gala. Avec la disparition du festival, les caméras cachées « Juste pour Rire » diffusées sur Internet passent aussi à la trappe. Une incompréhension pour Pascal Babin, auteur, acteur et réalisateur des mises en scène qui rassemblent plus de deux millions d’abonnés sur la chaîne. « On avait préparé la vingt-cinquième saison, regrette l’artiste de Tram Productions, entreprise d’origine chamblyenne. On avait commencé à travailler et à facturer. D’ailleurs, le show a été vendu aux diffuseurs. Les ententes ont été signées. »
Les caméras cachées sont l’une des spécialités du Québec. D’ailleurs, elles sont visibles partout dans le monde. « J’ai joué dans 800 gags depuis 2010, approuve Pascal Babin. Chaque été nous rassemblait et nous fonctionnions comme une petite famille. J’avoue qu’il y a quelque chose de magique à faire de la télévision avec des gens qui ne sont pas au courant qu’ils passent à l’écran. Ma blonde m’a dit que nous passerons un été ensemble, pour une fois. »
Pourtant, le réalisateur, producteur et comédien espère bien que les gags seront sauvés. « Nous sommes diffusés dans plus de 140 pays et 80 compagnies aériennes. Les gags sont très populaires et se vendent facilement. Il est impossible qu’ils ne soient pas rachetés. Lors du confinement, on avait commencé la saison en août. On espère toujours pouvoir commencer notre saison à l’automne. »