Explosion de la demande chez Moisson Rive-Sud

La campagne des Fêtes de Moisson Rive-Sud bat son plein et l’organisme fait appel plus que jamais à l’appui de la Montérégie pour soutenir les plus vulnérables.

Ce sont 150 organismes en Montérégie qui dépendent de la récolte de Moisson Rive-Sud pour offrir de quoi manger toute l’année. « Le temps des Fêtes, il y a une plus grande générosité. On reçoit beaucoup d’appels des entreprises. Mais nous devons aider les bénéficiaires tout au long de l’année », rappelle Sarah-Maud Montpetit, porte-parole de Moisson Rive-Sud.

Depuis le début de la pandémie de COVID-19, l’organisme ne cesse de voir grandir les demandes d’aide pour atteindre un record cette année. « Le chiffre des foyers qui ont besoin de l’aide alimentaire en Montérégie n’a jamais été aussi élevé », nous fait savoir Mme Montpetit. Selon les chiffres de l’organisme, les personnes qui ont un salaire moyen comptent pour 18 % des bénéficiaires, alors qu’elles ne représentaient que 9 % il y a deux ans. Les personnes âgées, qui comptaient pour 7 % des bénéficiaires, sont au nombre de 13 % aujourd’hui. « On est passés de 6000 enfants à 10 000 enfants touchés par cette situation. Au total, depuis deux ans, nous avons enregistré une hausse de 25 % des bénéficiaires. Cela représente 80 382 personnes mensuellement sur le territoire de Moisson Rive-Sud », précise-t-elle.

La période de festivités pendant le temps des Fêtes ne sera pas la même pour tous. Pour certains, « il s’agit d’une période angoissante se résumant à l’incapacité d’offrir un repas à leur famille et où l’expression »survivre au temps des Fêtes » a un véritable sens », rappelle l’organisme.

Approvisionnement difficile

La situation économique actuelle pose de nouveaux défis à Moisson Rive-Sud. 

La hausse des bénéficiaires dans tous les secteurs se voit jumelée à une baisse des denrées collectées dans les supermarchés. « Avec l’inflation, les entreprises tentent de sauver des coûts et le programme de récupération de nourriture dans les commerces s’en ressent. Les épiciers trouvent des solutions pour avoir moins de perte. Cela a un impact sur les banques alimentaires, surtout sur la viande », soulève Mme Montpetit, qui ne manque pas de rappeler que même si la Montérégie est gâtée en fruits et légumes pendant la période estivale, « l’hiver, il y a moins de choix. Nous avons toujours besoin de produits d’hygiène féminine, de produits pour les bébés, de viande, de protéines, de café, de compotes, de soupe… Il faut offrir aussi de la diversité. Nous n’aimerions pas manger la même chose tous les jours ».

Le don en argent est toujours très apprécié par l’organisme, car en plus d’acheter les produits manquants, il permet à Moisson RiveSud de générer, avec chaque don de 1 $, une distribution de plus de 25 $ en denrées. Avec des frais d’exploitation de moins de 5 %, chaque dollar voit sa valeur multipliée.

L’espoir de Mme Montpetit, « c’est d’un jour perdre mon emploi puisqu’il n’y aura plus de demandes faites aux banques alimentaires et que nous aurons donc réglé la crise de l’insécurité alimentaire », conclut-elle.

À propos de Moisson Rive-Sud

Fondée en 1992, Moisson Rive-Sud est la principale banque alimentaire en Montérégie. Couvrant plus de 70 % du territoire, elle récupère annuellement près de 4,1M de kg de denrées, soit une valeur marchande de plus de 49 M$, auprès des entreprises agroalimentaires, afin de les redistribuer gratuitement à un réseau de 150 organismes membres. Chaque mois, Moisson Rive-Sud vient en aide à plus de 80 000 personnes, tous services confondus, dont 38 % sont des enfants âgés de 0 à 17 ans. À travers son réseau, Moisson Rive-Sud répond mensuellement à 61 075 demandes de dépannage alimentaire, en plus des 193 075 repas et collations servis.

Pour soutenir Moisson Rive-Sud : moissonrivesud.org