Explosion de coûts pour le déneigement à Chambly

MUNICIPAL. En cinq ans, les coûts annuels de déneigement ont augmenté de 141 % à Chambly, passant de 438 270 $ en 2010 à 1,06 M$ en 2014. Cette dispendieuse avalanche de coûts fait de Chambly la Ville qui a connu la progression la plus importante de son

Pour les autres Villes, la croissance varie entre 4 % et 73 % lorsqu’on compare 2010 et 2014. Sur le plan des coûts de déneigement, les disparités sont en fait bien réelles entre les municipalités.

C’est ce qui émerge des rapports sur les indicateurs de gestion déposés chaque année par les Villes au ministère des Affaires municipales. Ces documents relatent les dépenses des municipalités liées à leurs différents secteurs d’activités.

Différents facteurs expliquent l’évolution des coûts de déneigement. La quantité de neige, bien sûr, mais aussi l’ajout de main-d’œuvre, l’utilisation d’abrasif, le type de précipitations, la présence de trottoirs, le type d’activités (soufflage, ramassage…) et la topographie, entre autres, influencent la courbe des dépenses pour l’enlèvement de la neige.

Selon le maire de Chambly, Denis Lavoie, cette augmentation s’explique également par une mauvaise répartition des budgets.

« Quelques dépenses ont été inscrites dans ce centre de coûts, mais n’auraient pas dû s’y trouver.  Par exemple, la réparation d’un camion à neige s’y trouvait alors qu’il aurait dû se trouver au niveau de la voirie », illustre le maire, qui ajoute qu’une attention particulière sera portée aux différents budgets.

Ce dernier rappelle que les frais reliés au déneigement augmentent également en fonction du nombre important de corridors scolaires à entretenir et des secteurs supplémentaires qui s’ajoutent au fil des ans en raison du développement immobilier.

De plus, la météo étant imprévisible, la Ville doit débourser des sommes supplémentaires pour les salaires des employés lorsque les tempêtes surviennent les fins de semaine et des jours fériés.

« Chambly demeure la Ville la mieux gérée du Québec au palmarès des municipalités des HEC. Sur 50 centres de coûts, nous en avons un moins bon. On ne peut pas être premier partout. Wayne Gretzky était celui qui marquait le plus de buts dans la ligue nationale, mais il n’était pas nécessairement lui qui donnait le plus de mises en échec. Il était le premier dans la ligue nationale. Nous, c’est au point de vue global que ça nous intéresse », image le maire.

 

Situation normale pour une ville-centre

Le fait que Chambly soit une ville-centre est à prendre en considération dans cette augmentation de coûts, indique Danielle Pilette, experte en finances municipales et professeure à l’UQAM.

«Quand on est une ville-centre, ça nous coûte plus cher, entre autres pour le déneigement. Pourquoi? Parce qu’on a plus d’établissements publics. Plus on a d’établissements publics (écoles, établissements de santé…) sur notre territoire, plus il va falloir déneiger.»

Une ville-centre se trouve aussi à avoir davantage de trottoirs et d’abris bus, ajoute Mme Pilette. Ce qui alourdit l’activité de déneigement et la facture. La hausse des coûts de carburant et les augmentations salariales jouent aussi un rôle sur cette augmentation.

 « Cette augmentation correspond d’une part à  une hausse des coûts externes, tout en ajustant les frais à un niveau assez général, dans la moyenne », complète Mme Pilette.

Avec la collaboration de Frédéric Lacroix-Couture