Examen complexe pour piloter un drone

Le nouveau règlement concernant les systèmes d’aéronefs télépilotés est entré en vigueur le 1er juin au Canada. La MRC de Rouville est outillée pour assurer les interventions d’urgence hors du réseau routier.

Tansports Canada appliquait à cet effet la nouvelle réglementation canadienne pour les systèmes d’aéronefs télépilotés (SATP), ou drones, qui sont exploités en visibilité directe par le pilote. Un nouvel examen d’usage, théorique et pratique, est exigé afin de valider la capacité du pilote qui réalise des opérations avancées à utiliser son drone en toute sécurité.

Selon Claude Levert, coordonnateur de sécurité incendie et chef de la division prévention, cet examen, préalablement théorique, est très complexe et freine l’avancement d’utilisation de ce type de matériel. « L’examen est trop difficile et demande beaucoup d’étude. Il faut détenir les mêmes connaissances que si l’on voulait piloter un Boeing 747. Plusieurs questions ne sont pas pertinentes et trop pointilleuses pour quelqu’un ne souhaitant que piloter un drone. »

À cela, Alexandre Desjardins, aux communications de Transports Canada, répond que « les questions d’examen sont conçues pour tester les connaissances et la compréhension de la nouvelle réglementation ainsi que les connaissances sur l’aviation en général. Les drones sont des aéronefs qui partagent l’espace aérien avec d’autres aéronefs. Il est important que les pilotes de drones comprennent la manière avec laquelle les autres pilotes volent pour que leur drone reste à bonne distance des autres aéronefs. »

« Il faut détenir les mêmes connaissances que si l’on voulait piloter un Boeing 747. »

– Claude Levert

Échecs
« Tout le monde échoue la première fois et plusieurs ne réussissent pas à maintes reprises. De nombreux signalements ont été faits à Transports Canada en ce sens. Cela restreint la délivrance de permis », poursuit Claude Levert, qui est actuellement le seul à posséder le certificat officiel l’autorisant à piloter le drone de la MRC pour des sauvetages hors route.

Alexandre Desjardins rétorque que « le taux de réussite global aux examens est d’environ 53 %. Au départ, les taux de réussite étaient faibles parce que les pilotes de drones devaient se familiariser avec les règles, mais les taux ne cessent d’augmenter. Nous révisons, améliorons et développons constamment le contenu de nos examens et de nos produits. »

Sauvetage hors route
Par ailleurs, dans le cadre du Programme d’aide financière pour le soutien à l’organisation des interventions d’urgence hors du réseau routier, la MRC a pu procéder à l’achat d’un drone DJI Matrice 210. Équipé d’une caméra thermique, ce drone d’une valeur d’environ 25 000 $ permet des interventions en forêt, en hauteur ou pour des traumas en suspension. « Le drone guide des ambulanciers en montagne avec son GPS, localise des gens coincés en des lieux à faible visibilité et cible des foyers d’incendie, permettant de faire un point de ventilation à l’endroit le plus chaud », énumère M. Levert quant aux différentes interventions d’urgence envisageables. « Le drone offre également une vision globale de la situation et nous permet d’élaborer des stratégies d’intervention », complète l’homme en poste depuis février 2017.

Patrick Brodeur, directeur du Service de sécurité incendie de la Municipalité de Rougemont, se joindra au cours dans le but de pouvoir, à son tour, obtenir le droit de manœuvrer l’aéronef.