Transport : enquête Origine-Destination 2018

Les organismes régionaux de transport ont présenté les faits saillants de l’état de la mobilité des personnes dans la région métropolitaine de Montréal. Le constat est mitigé : plus d’utilisateurs de transport en commun et plus de voitures.

Réalisée conjointement par les partenaires en transport et du développement urbain de la région métropolitaine de Montréal, l’enquête a porté sur 74 000 ménages qui ont permis de décrire les caractéristiques de 360 000 déplacements réalisés par les 170 000 personnes composant ces ménages.

L’enquête représente la plus vaste enquête sur la mobilité au Québec. Elle permettra entres autres de planifier des projets d’infrastructures envisagés pour le réseau.

Marieville, qui n’est pas incluse dans la région métropolitaine de Montréal, a été incluse dans la présente enquête comme plusieurs autres villes limitrophes à l’agglomération. Il faut dire que plusieurs de ses résidants se rendent à l’intérieur de la région pour vaquer à leurs occupations.

L’édition 2018 de l’enquête est réalisée conjointement par les partenaires en transport et du développement urbain de la région métropolitaine de Montréal, l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), exo, la Société de transport de Montréal (STM), la Société de transport de Laval (STL), le Réseau de transport de Longueuil (RTL), le ministère des Transports du Québec (MTQ), le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH) et la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM).

La rive sud en croissance

En comparaison avec l’enquête de 2013, le constat en 2018 est que l’usage de la voiture est en baisse de – 1 % et que celui des transports en commun est en hausse de + 4 %. Cependant, les voitures sont de plus en plus nombreuses sur les routes.

La population de l’agglomération de Longueuil est en plus forte augmentation (+ 4 %) que la population de Montréal (+ 2 %). Il y a là un lien entre cette croissance démographique en région (également constatée sur la rive nord) et la croissance du parc automobile de 5 % entre 2013 et 2018 dans l’agglomération.

Dans la couronne sud, l’enquête indique qu’en moyenne chaque foyer dispose de 1,79 voiture, alors que ce chiffre diminue au sein de l’agglomération de Longueuil à 1,43, et n’est que de 1,01 véhicule par foyer à Montréal.

En période de pointe, même s’il y a des progrès qui ont été faits, les déplacements en auto dans la région métropolitaine restent largement majoritaires. Ce sont plus de 1,5 million de déplacements en auto qui sont faits, versus 417 000 en transport en commun, soit trois fois moins. Le recul des déplacements automobiles ou en moto entre 2013 et 2018 est de – 1 %.

L’arrivée du REM à Chambly

À Chambly, le transport en commun est de plus en plus populaire pour ceux qui travaillent à Montréal. exo nous confirme que la ligne d’autobus 400 et 401 a vu son achalandage augmenter de 19,4 % depuis 2013. « Le nombre de déplacements sur les lignes 400 et 401 sont passés de 268 728 à 320 920 entre 2013 et 2018, soit une augmentation de 19,4 % », nous explique Louis-André Bertrand, porte-parole d’exo. L’autobus au départ du stationnement incitatif de Chambly met une trentaine de minutes pour se rendre au métro Bonaventure à Montréal.

exo propose aussi des navettes gratuites provenant des municipalités limitrophes à Chambly (Richelieu, Marieville, Saint-Mathias-sur-richelieu et Carignan) pour se déplacer entre les municipalités. Le matin, ces navettes permettent aux citoyens de la région travaillant à Montréal de se retrouver au stationnement incitatif de Chambly et de prendre les bus 400 ou 401, les deux effectuant le même trajet.

Le transport en commun pour la région devrait être bonifié à Chambly, d’après les promesses du gouvernement caquiste. Le REM, dans une première étape avec un terminus à Brossard, devrait se poursuivre jusqu’à Chambly. Est-ce que cela aura pour effet de diminuer le nombre de voitures sur la route 112?

Besoin de plus de transport en commun

Prenant connaissance des grandes tendances de l’enquête Origine-Destination (OD) de l’ARTM, le directeur général d’exo est sans équivoque : les investissements dans le transport collectif dans les couronnes nord et sud n’ont pas suivi la croissance de leur population. « Il y a un déficit d’investissements à combler », estime-t-il.

En lisant l’enquête, M. Yelle constate que « les couronnes nord et sud sont les générateurs de la croissance démographique de la région métropolitaine. Elles comptent pour la moitié de la croissance de la population entre 2013 et 2018. Des investissements sont nécessaires pour qu’exo développe une offre de transport collectif plus diversifiée dans les couronnes pour contrer l’attrait de l’auto solo et son impact sur les changements climatiques. »

Le directeur général d’exo juge qu’il faut revoir l’offre de transport collectif pour répondre aux nouveaux besoins de déplacements de la population des couronnes nord et sud, en tenant compte de l’émergence des nouveaux pôles économiques. « La croissance de 12 % des déplacements pour le travail dans les couronnes nord et sud confirme le besoin de mieux développer l’offre de transport collectif locale et entre les différents secteurs parce que les déplacements ne se limitent pas aux trajets vers le centre-ville de Montréal. »

Le succès du développement de l’offre de transport collectif locale et intracouronne passe par l’harmonisation des titres et des tarifs de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM). « À titre d’exemple, le réseau d’exo compte 600 titres de transport différents. Il est impératif que ce soit simplifié rapidement », conclut-il.

Au RTL, le transport en commun gagne du terrain. Comme le montre l’enquête, le RTL enregistrait une hausse de 2,14 % de déplacements en 2017 et de 3 % en 2018. Les déplacements en 2019 n’avaient pas encore été comptabilisés.

En chiffres

– Une croissance de 12 % des déplacements pour le travail dans la couronne sud

· Une augmentation notable de 4 % des déplacements en transport collectif, principalement dans les réseaux de trains et de métro.

· Un recul de 1 % des déplacements effectués en auto en heure de pointe matinale

· Un ralentissement de la croissance du parc automobile.

· Montréal demeure un pôle d’emploi, alors que 21 % des déplacements ont pour destination le centre-ville.