Elles ont brillé dans le désert

Du 31 octobre au 5 novembre, trois femmes se sont unies en complétant le Trek Rose Trip dans le désert de Merzouga, au Maroc, dans le but commun d’amasser des fonds pour les associations Le Cancer du Sein, Parlons-En! ainsi qu’Enfants du Désert.

Un texte de

Jennifer Villeneuve, native de Richelieu, Caroline Bellemare-Santerre, une Césairoise, et Véronique Leroux, une Marievilloise, ont fait partie des 549 femmes présentes à l’événement, qui en était à sa deuxième édition.

Fraîchement revenues au pays, elles ont réintégré leur routine et ont repris leur train-train quotidien, naviguant entre deux eaux.

« Notre tête est ici, mais honnêtement, une partie de notre cœur est encore parmi les dunes. Nous gardons de mémorables souvenirs de cette merveilleuse aventure. Il est difficile de décrire ce que nous avons vécu dans le désert de Merzouga, les mots me manquent pour décrire l’immensité de ce projet », exprime Véronique Leroux.

Toutes sortes de femmes

Plus de 183 équipes de 3 femmes, âgées de 18 à 72 ans, ont foulé le sable lors du trek.

« La solidarité et l’entraide étaient au rendez-vous parmi les participantes et de belles amitiés se sont formées. De notre côté, nous avons marché environ dix heures par jour et parcouru une vingtaine de kilomètres chaque jour sous un soleil de plomb de 43 degrés. Nous étions loin des normales de saison, qui se situent entre les 20-25 degrés. Cette chaleur constituait une difficulté supplémentaire au défi », relate la Marievilloise.

Un paysage estomaquant

Dunes de sable, dunes de roches, des plaines de sable séché dignes d’un paysage lunaire égayent l’environnement auquel ont été convié les participantes.

« Nous étions entourées de paysages magnifiques à perte de vue, une immensité d’une telle beauté qu’il est difficile de trouver les mots pour rendre la juste valeur au désert, à ce que nous avons vu. Nous avons réussi à trouver toutes nos balises sans nous perdre et nous en sommes vraiment fières. Trouver et garder nos caps en plein milieu des dunes ou d’une plaine lorsqu’il n’y avait aucun point de repère, ce n’était pas évident. Par moments, tous les buissons et toutes les roches se ressemblent », dépeint Mme Leroux, envahie par la richesse des images emmagasinées.

« Quand tu vois la pauvreté extrême de ces gens, tu te rends compte que finalement, tu es choyée. » – Véronique Leroux

Accomplissement ultime

Les sommes recueillies lors du Trek Rose Trip ont permis, entre autres, d’offrir des chèvres aux femmes du village d’Haroun et une quantité de moulée dont l’animal a besoin pour se nourrir.

« La journée solidaire pour le cancer du sein ainsi que la remise de nos chèvres se sont bien déroulées. Il y avait une force qui se dégageait de cet événement. Toutes les femmes engagées sur le même chemin pour la même cause, c’était magique.

Les sentiments étaient mitigés : fatigue, épuisement, fierté, tristesse. J’ai eu un moment de découragement lors de la montée de la dune finale, mais Caroline m’a rappelé que nous étions là pour ma mère. Après tout, monter cette immense dune, ce n’était rien comparativement aux traitements de chimiothérapie que ma mère ainsi que de nombreuses femmes ont dû traverser.

Cette pensée s’est avérée une source de motivation. Nous avons marché pour toutes les femmes qui font partie de notre vie et celles que nous avons rencontrées lors de nos nombreuses levées de fonds dans l’espoir qu’un jour, le mot “ cancer ” soit rayé du dictionnaire.

Dans le village d’Haroun, les habitants nous ont chaleureusement accueillies. Des femmes verront leur qualité de vie améliorée grâce à nous ainsi qu’aux dons que nous avons reçus.

Ce sont des gens qui vivent avec peu, qui ont des conditions de vie tellement difficiles, mais qui sont si généreux et souriants. Quand tu vois la pauvreté extrême de ces gens, tu te rends compte que finalement, tu es choyée. Eux se contentent de peu, alors que parfois, ici, les gens veulent avoir tout de plus beau et de plus gros que leurs voisins », décrit avec sagesse la femme émue.

Marquées à jamais

« Nous ressortons grandies de cette aventure. Nous avons dépassé nos limites physiques et mentales. C’est fou à quel point le corps et le mental peuvent s’adapter à un environnement. Le manque de sommeil, le stress et la fatigue n’ont pas eu le dessus sur notre motivation », termine fièrement Véronique Leroux, qui chérira ces souvenirs longuement.