Elle choisit ses voisins et non sa famille

Une résidante de Carignan, décédée à 84 ans, lègue la quasi-totalité de ses biens à ses voisins, à la surprise des membres de sa famille qu’elle ne voyait quasiment pas.
Madeleine Misérany a tourné le dos à sa famille en choisissant ses voisins comme héritiers. La maison qu’elle possédait à Carignan (estimée à 1,4 million de dollars), une voiture Lexus, un manteau en fourrure de lynx, ses comptes bancaires et ses placements sont tous allés au profit des gens qui lui étaient proches.
La famille a dû se contenter, à contrecœur, de 2500 $, d’une bibliothèque avec ses livres, d’un manteau en vison noir et du résidu de ses peintures et tableaux.

Une nouvelle famille

Mme Misérany est décédée en février 2013. Il aura fallu près de six ans de procédure pour en arriver à l’épilogue de cette histoire.
Le juge Brian Riordan a rejeté un à un les arguments de la belle-sœur et des nièces de Mme Misérany, qui se retrouvaient désormais déshéritées presque en totalité avec des frais de justice à honorer.
Le juge a considéré que les relations entre la défunte et ses voisins étaient sincères. De très bons rapports confirmés par plusieurs tiers au dossier, comme entre autres la notaire, qui a modifié un testament datant de 2004, à la demande de Mme Misérany en 2012. Sur le dernier document, Mme Misérany donne la quasi-totalité de ses biens à ses voisins, qui n’avaient pas été mentionnés dans le testament de 2004. « Cette famille (les voisins) est importante pour elle, et d’ailleurs, quant à sa propre famille : ‘’ Je ne les vois presque pas ’’ », a signalé la notaire à la cour.

C’est l’estimation de la valeur de la maison dont les voisins héritent

Les voisins invitaient régulièrement la vieille dame au restaurant. Leur relation datait de plusieurs années et lorsque Mme Misérany avait besoin d’aide, les voisins répondaient toujours présents.
Le jugement indique d’autre part que les membres de la famille admettent, pour différentes raisons, ne pas avoir été présents la majeure partie du temps pour s’occuper de Mme Misérany.
Les voisins, qui avaient déjà pris connaissance des dernières volontés de la dame, ont pris en charge les funérailles et la gestion de la succession après sa mort. Le juge a indiqué aux défenseurs, qui accusaient les voisins d’avoir pris trop de place à ce moment, qu’ils n’avaient « pas le choix de prendre un rôle actif, car personne de la famille ne s’est offert pour le faire. »
Au Québec, la loi donne la liberté absolue au testateur de léguer à qui il souhaite. Un testateur est libre de disposer de ses biens comme il l’entend. Il s’agit du principe de la liberté de tester.