École secondaire de Chambly: Fin du service de repas chauds à la cafétéria
ALIMENTATION. L’école secondaire de Chambly ne dispose plus d’un service de repas chauds depuis le retour des Fêtes. La concession alimentaire Algatom a décidé de mettre fin à son contrat avec l’établissement après qu’elle eut subi des pertes financières
Selon la propriétaire, Shelley Asprey, seulement une vingtaine d’élèves achetaient un repas chaud chaque midi. Après avoir payé les aliments, dont le coût s’élève à 40% des revenus, les salaires des employés, le loyer dû à la commission scolaire ainsi que la taxe d’affaires exigée par la Ville, la compagnie se retrouvait en déficit.
«Je faisais 300$ par jour et il faut 400 à 450$ pour arriver dans une école secondaire», affirme Mme Asprey.
De nombreux étudiants préfèrent plutôt manger dans les commerces de restauration rapide à proximité de l’école.
Une déception généralisée
Autant la direction que les élèves se sont dits déçus d’apprendre la fin du service de repas.
«C’est une nouvelle extrêmement triste, affirme la directrice, Nicole Borremans. La responsable de la cafétéria y mettait du cœur. Elle faisait des efforts pour que les repas soient goûteux et colorés. Je pense qu’à long terme elle y serait arrivée, mais elle ne pouvait pas faire de bénévolat.»
Elle indique aussi que pour tenter de sauver le service, l’école a décidé de couvrir les coûts du loyer dès octobre, lorsqu’elle a constaté que la compagnie éprouvait des difficultés financières.
Ilayda Yilmaz, une étudiante rencontrée au restaurant McDonald’s, n’a elle aussi que des éloges pour le service.
«J’aimais ça la cafétéria et surtout les desserts, car on ne fait pas ça à la maison, déclare-t-elle. Je trouve ça plate parce que ma mère m’envoie toujours au McDonald’s, car elle n’a pas le temps de faire des lunchs quand elle travaille. À la cafétéria, c’étaient des repas complets, c’était vraiment bon, les dames étaient gentilles et j’ai découvert de la nouvelle nourriture.»
Son point de vue est partagé par la majorité des élèves rencontrés par le Journal de Chambly, qu’ils apportent leur lunch à la cafétéria ou qu’ils mangent au restaurant.
Pour Jocelyn Plante, un parent qui siège sur le conseil d’établissement de l’école, cette perte est néfaste pour la santé des étudiants.
«J’ai été déçu d’apprendre la nouvelle, car la santé préoccupe le conseil. C’est dommage, car la saine alimentation fait partie de nos objectifs et nous voulons la promouvoir.»
Une perte pour les élèves défavorisés
Grâce à l’organisme J’ai faim à tous les jours, les étudiants qui n’avaient pas les moyens de manger à la cafétéria se voyaient offrir une carte repas pour acheter un repas chaud. Ces élèves étaient identifiés par les surveillants et les éducateurs spécialisés. Depuis la fin du service, ceux-ci se retrouvent donc privés de cette aide.
La directrice a entamé récemment des démarches pour trouver une alternative. L’école pourrait, par exemple, acheter des repas congelés et des jus pour ces étudiants et les entreposer au magasin scolaire.