Douze jeunes artistes investis pour embellir leur école

Douze élèves de l’école secondaire Paul-Germain-Ostiguy ont trouvé une motivation créative d’aller à l‘école. Ils ont peint une murale dans la cafétéria.
L’idée est partie du Parlement étudiant, qui a sondé tous les élèves afin de savoir ce qu’ils aimeraient dans l’école. Il en est notamment ressorti que les jeunes désiraient un coin branché et plus vivant.
Mireille Lussier, l’animatrice de vie spirituelle et d’engagement communautaire (AVSEC), est responsable du Parlement étudiant. Elle a donc chapeauté le projet d’art.
« Il y avait un mur vide dans la cafétéria où étaient installées auparavant des machines distributrices, indique-t-elle. Il y avait plein de prises de courant et la couleur était plate. C’était un brun beige un peu morne. C’était parfait pour faire un coin branché, où les jeunes pourraient s’asseoir et brancher leur appareil électronique pour en recharger la batterie. »
Mme Lussier a donc recruté des élèves artistes intéressés à faire partie du projet. Douze, provenant des différents niveaux scolaires, se sont manifestés. De ceux-ci, trois sont en adaptation scolaire. « Pour chacun d’eux, c’est un enjeu de tous les jours de rester accroché à l’école, souligne la AVSEC. Ce sont les enseignants qui me les ont suggérés parce qu’ils avaient des habiletés en art. »
L’école est allée chercher l’aide de l’organisme MU Montréal. Il a réalisé plusieurs murales et aidé des milieux scolaires à en créer. Deux personnes de l’organisme ont aidé les élèves dans tout le processus créatif.

« Les élèves voulaient plus de couleurs dans l’école. La murale a été faite dans la place publique, à la cafétéria. Ça permet d’avoir plus de beauté et de couleur autour d’eux. » – Mireille Lussier

Persévérance

Pour Mme Lussier, ce projet favorise la persévérance scolaire pour plusieurs raisons, mais surtout parce qu’il s’agit d’un travail d’équipe. Les élèves, accompagnés des deux artistes, ont travaillé activement au projet durant les mois de novembre et de décembre et ont finalisé l’œuvre en janvier.
« Durant trois mois, ils ont travaillé au projet, explique la responsable. Ils ont fait la confection de A à Z, la tempête d’idées, la maquette et la reproduction sur le mur. »
Elle ajoute que même si les élèves ne sont pas à risque de décrochage, la persévérance scolaire est importante. « Tout au long du projet, les élèves étaient motivés à venir à l’école, soutient Mme Lussier. Ils en parlaient. Ça crée une dynamique festive et c’est rassembleur. »
Un autre aspect est le legs que laissent ces élèves aux autres. C’était notamment la motivation de certains élèves de cinquième secondaire qui ont participé au projet. « C’est l’expression de soi et de leurs idées. C’est leur création. Ils voulaient un coin branché et c’est parti de ça. C’est électrisant avec des couleurs vives », souligne-t-elle.
Le projet apporte aussi une ouverture sur cette discipline. « Ça démocratise l’art et lui donne un aspect social. Ce n’est pas tout le monde qui va visiter des musées. En créant cette murale, ça amène l’art à un niveau social et peut attirer les gens vers l’art. Les artistes du MU nous disaient que plus on voit de l’art, plus on baigne dedans, plus on sera porté à aller voir des musées. »
Cette œuvre a été bénéfique pour les créateurs, mais le sera aussi pour tous les élèves, croit Mme Lussier, puisqu’elle embellit l’espace. « Les élèves voulaient plus de couleurs dans l’école, dit-elle. La murale a été faite dans la place publique, à la cafétéria. Ça permet d’avoir plus de beauté et de couleur autour d’eux. »
Elle précise que le projet a été d’une grande importance pour toute l’école. « Ça crée un engagement et un engouement. »
Le processus derrière le projet montre également aux élèves qu’il est possible de faire bouger les choses, estime l’animatrice.