Diplômée à l’âge de 64 ans

Le lancement officiel des Journées de la persévérance scolaire a été marqué cette année par des témoignages élogieux à l’égard de Lorraine Plouffe, une dame qui a réussi à décrocher son diplôme d’études secondaires à l’âge de 64 ans.
« Être persévérant est une attitude qu’on peut avoir sur le plan scolaire ou dans le sport. Quand on est persévérant, par la force des choses, on devient inspirant », a souligné Jean-François Roberge, ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, devant les membres du Conseil des commissaires et le personnel de la CSP qui étaient réunis le lundi 11 février, à l’école secondaire de Chambly, à l’occasion de ces journées.
« Vous êtes l’incarnation de la persévérance scolaire; un modèle pour tous les élèves adultes, les jeunes et les petits enfants », a déclaré pour sa part Hélène Roberge, présidente de la CSP. Vous pouvez être fière de votre parcours. Je vous encourage à poursuivre vos objectifs. »

La résilience face aux écueils

En 2006, Lorraine Plouffe a entamé la réalisation d’un « rêve d’adolescente que j’avais dû mettre en veilleuse » en suivant des cours au Centre de formation du Richelieu. Elle travaillait le soir et suivait des cours le jour; puis, refaire l’exercice à l’envers n’a pas été de tout repos, relate la dame. « La résilience m’a permis d’affronter tous les obstacles et d’être maître de moi-même dans mes études », confie Mme Plouffe, qui ajoute avoir trouvé de l’inspiration chez Lucie Teasdale et Simone-Monet Chartrand, deux personnalités qui ont marqué l’histoire du Canada et du Québec.
« Vous êtes unique; vous êtes au centre de nos préoccupations », a confié une enseignante qui s’est déplacée de Varennes pour l’occasion. Et d’ajouter : « Enseigner, pour moi, est un engagement, un contrat moral ».

« J’avais beaucoup de peine et je me disais dans ma tête : “ un jour, je retournerai à l’école ”, et quand je l’ai fait, ce retour m’a permis d’avoir une meilleure vie et aussi de combler ce désir. » – Lorraine Plouffe

Suzanne Barrière, directrice du CFR, n’a pas manqué d’énumérer ceux et celles qui ont décidé de retourner sur les bancs d’école malgré les écueils reliés au TDAH, aux troubles d’anxiété ou tout simplement au fait d’être monoparental ou jeune travailleur.
« Je suis admiratif devant sa détermination à obtenir coûte que coûte son diplôme, dira son professeur de maths Omar Sémid. Elle savait que la marche était très haute. J’étais un peu sceptique au début face à cet objectif, mais je me suis bien gardé de l’exprimer sous quelque forme que ce soit. Et c’est grâce à cela que j’ai pu tisser des liens de confiance avec Lorraine. Tu as cru en toi et c’est la raison pour laquelle on est réunis aujourd’hui. »

Retour sur un passé

En entrevue, la finissante du CFR relate avoir vécu dans une famille nombreuse. « À l’âge de 14 ans, mon père m’a retirée de l’école pour que je travaille afin d’aider ma famille. J’avais beaucoup de peine et je me disais dans ma tête : “ un jour, je retournerai à l’école ”, et quand je l’ai fait, ce retour m’a permis d’avoir une meilleure vie et aussi de combler ce désir. »
Mme Plouffe veut continuer à étudier, notamment suivre des cours de base en psychologie à l’université.
Les Journées de la persévérance scolaire, tenues du 11 au 15 février, sont l’occasion d’encourager les élèves ainsi que le personnel de la CSP à poursuivre leurs efforts pour atteindre la réussite.
Au cours de cette semaine, les commissaires visiteront chaque école pour remettre un prix aux 136 élèves qui se sont démarqués, soit deux par école ou centre de formation.